Stéphane Lesaffre

Illustration de Francisco Rico Torres

Ce n’est pas la taille qui compte

C’est un peu le crédo de Stéphane quant aux histoires qu’il distille. Les nouvelles, c’est sa manière à lui de concilier vie conjugale, professionnelle, activités annexes (sportives, associatives), et cette volonté farouche de laisser quelque chose derrière lui. Avec ces contraintes, ce quelque chose devait être soit court soit bâclé. Il a essayé de choisir la première solution.

Il n’empêche : un format court, ce ne sont pas des exigences inférieures, juste différentes. Chaque mot est important et l’art de la chute est primordial. C’est ainsi que Stéphane essaie d’être un tombeur, qui fait des chutes mémorables.

De l’influence du polar

Dans sa jeunesse, Stéphane raffolait de romans policiers. Il rêvait d’en écrire un lui-même, sur une intrigue de son cru. Marcher ainsi dans les pas d’Agatha Christie (oui, il avait des illusions de grandeur). Il avais même rédigé un synopsis assez détaillé. Las, il renonça à cette aspiration en se rendant compte qu’un vaurien avait volé son idée (et avec 80 ans d’avance, par-dessus le marché, le fourbe : il s’appelait Gaston Leroux).

Encore aujourd’hui, on retrouvera à l’occasion cette influence dans ses textes de SF et de fantasy.

Contradictions et versatilité

C’est quand son cursus scolaire s’est résolument orienté vers les sciences que Stéphane découvrit les joies de l’Histoire d’une part (antique et médiévale, principalement), et des histoires d’autre part. On lui fit remarquer que c’était un peu tard, mais il fit tout pour faire mentir ces grincheux.

Pendant ses études supérieures, il s’amusait en écrivant de la poésie. Il osait l’alexandrin et la rime riche dans des textes dont quelques rares de ses amis se souviennent. Il s’essaya aussi à l’écriture de scenarii de jeu de rôle. Ensuite, alors qu’il travaillait dans l’informatique, il se mit à écrire des nouvelles.

La fantasy et la SF comme genres littéraires de prédilection, c’est une évidence, parce que ça permet l’évasion, ça permet de s’affranchir du carcan de la réalité. Pour autant, ce genre ne doit pas devenir un carcan lui-même. Briser les routines, mélanger les genres, rajouter une dimension historique, mythologique ou policière, une critique sociale, une pincée de calembours idiots, une histoire romantique ou bien Rome Antique (il fallait bien en caser un). C’est aussi là tout l’intérêt des formats courts : c’est un laboratoire permanent. Stéphane peut y expérimenter sans état d’âme.

Le nain de la bande

Stéphane commença à être publié dans la revue Etherval, à plusieurs reprises, puis dans des anthologies. Il en profita pour passer de l’autre côté de la barrière en participant à des comités de sélection et de correction. Après quelques publications, il se lia d’amitié avec des auteurs capables, eux, d’écrire des pavés. Lors de la naissance du collectif Hydralune, il s’est joyeusement adjoint au projet, devenant le nouvelliste dans une bande de romanciers. Il aide ses camarades de son œil acéré et participera aux anthologies.

Peut-être finira-t-il par s’inciter lui-même, un jour, à enfin écrire un texte de plus de quarante pages.

Bibliographie

2014 : « Bleu au-delà », nouvelle de fantasy publiée dans Etherval Orbi et Orbi (n°5)
2015 : « Europa », nouvelle uchronique publiée dans Etherval Nix Vallis (n°7)
2016 : « Complainte ophidienne », conte publié dans Etherval Draconis lex (n°8)
2016 : « Le dernier verre du pirate », nouvelle policière publiée dans l’anthologie Meurtres impossibles aux éditions Rivière Blanche
2016 : « Le cobaye », nouvelle de science-fiction à paraître dans l’anthologie L’art de séduire aux éditions Arkuiris
2016 : « Le voyageur insouciant », nouvelle de science-fiction à paraître dans dans Etherval Eureka (n°9)