Le Paris des merveilles, Pierre Pevel, avis de Catherine Loiseau

Un avis de lecture de Catherine Loiseau. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ». 

CouvertureIl est des livres comme ça qu’on aime à lire, relire, quelquefois entièrement, d’autres fois pour quelques passages. La série « Le Paris des merveilles » de Pierre Pevel fait pour moi partie de ces livres.

Le Paris des merveilles se compose de trois tomes (enfin, pour l’instant, je ne désespère pas que l’auteur en écrive d’autres) : Les Enchantements d’Ambremer, L’Élixir d’oubli et Le Royaume Immobile.
Il s’agit d’une série steampunk uchronique, où les fées ont pris contact avec les hommes et où l’humanité a donc évolué de manière différente. Dans ce Paris 1900, les fées et les elfes côtoient les hommes, les cylindrées croisent des gnomes à bicyclettes et les promeneurs peuvent aller deviser avec les arbres philosophes des grands parcs, ou admirer le vol des chats ailés.

Vous l’aurez compris, l’un des charmes de cette série, c’est son univers. Le Paris des merveilles mélange l’atmosphère du Paris 1900, avec ses cafés et brasseries, sa vie nocturne, ses expositions, ses élégantes, avec une ambiance de conte de fées.
Le résultat fonctionne très bien. C’est beau, coloré, très vivant, on aimerait pouvoir arpenter les rues de ce Paris-là.

L’autre point fort de la série, ce sont ses personnages. On suit Hippolyte Griffont, mage de son état, chargé d’enquêter sur un trafic d’objets enchantés. Bien évidemment, ce trafic cache quelque chose de bien plus gros, et Hippolyte le réalise rapidement quand il croise la route d’Isabel de Saint Gil, l’une de ses anciennes conquêtes, enchanteresse spécialisée dans les entreprises plus ou moins légales.
Entre le mage et la belle, ça fait des étincelles. Les deux s’adorent, mais ne peuvent s’empêcher de se chipoter à tout bout de champ. Il faut dire que, comme Pevel décrit Isabel, cela ne peut qu’être volcanique : « Aux olympiades de la mauvaise foi, Isabel de Saint Gil aurait été disqualifiée pour professionnalisme ». J’aime beaucoup Isabel, une vraie emmerdeuse, si vous me passez l’expression, mais terriblement attachante.
Autour d’eux gravitent des personnages hauts en couleur : Azincourt, chat ailé philosophe, Auguste et Lucien Labricole, les acolytes d’Isabelle, Cécile de Brescieu, le majordome de Griffont… Bref, une galerie bien campée.

L’histoire louche clairement vers les feuilletons du début du XXe : c’est rapide, enlevé, une grande place est faite à l’action et à l’humour, on ne s’ennuie pas du tout, on suit les rebondissements, les révélations, et tout s’enchaîne sans temps mort.

Un mot aussi sur l’édition du Paris des merveilles : longtemps, le premier tome a été disponible en poche, alors que le deuxième était presque introuvable. Bragelonne, à l’occasion de la sortie du tome 3, a réédité la série avec de nouvelles couvertures, signées Coliandre.
Franchement, elles valent le détour, et collent parfaitement avec l’univers du Paris des merveilles. C’est un vrai plaisir que d’avoir ces ouvrages dans ma bibliothèque (oui, j’aime les beaux livres).

En résumé, si vous cherchez un univers mélange de fantasy et de steampunk, une aventure légère, pleine d’humour, servie par des personnages forts, foncez sur le Paris des merveilles !

— Catherine.

Le Paris des Merveilles, de Pierre Pevel, aux édition Bragelonne, ISBN 9782352948483