Jamais les ailes ne se brisent – FACE A [Sorti le 6 avril 2024]

L’Église de l’Évangile de la Néonativité a découvert un vaccin permettant une longue vie. Celui-ci est exclusivement donné aux personnes âgées qui acceptent de quitter la Terre pour coloniser Mars sous sa protection.
Mais quels sont les véritables buts de cette Église ? Quelle est cette compagnie de mercenaires censément disparue cinquante ans plus tôt et qui se dresse face à elle ? En quoi l’avenir de l’Humanité va-t-il se jouer entre ces forces adverses ?
Dans un grand fracas d’ailes, les vents se forment et les tempêtes s’agrègent entraînant le destin des hommes dans leur sillage.

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Extrait 1

Suivant Martin, Liandro se demandait de plus en plus ce que cachait la haute stature de son ami. Ils se retrouvèrent en arrière du groupe et l’étrange monsieur Fleur s’assit par terre. Elsa fit de même alors que Liandro restait debout comme la plupart des nouveaux arrivants. À la droite de leur petite bande, une agitation commença à se former, attirant l’attention des soldats. Curieux, il trouva qui en était la source : les trois diables de leur cabine discutaient âprement avec un officiel, et des gardes se dépêchèrent sur leurs ordres dans la salle. Les premiers revinrent rapidement en amenant une Nathalie et une Nadège paniquées au bout de leurs canons. Il vit Hans mettre une claque à Nathalie tandis que Howard attrapait Nadège par la taille et la collait contre lui d’un air gourmand. Le silence se fit dans la salle.

— Celle-là est à moi, l’autre à mon ami.

Puis, s’adressant aux soldats, Hans donna leurs trois noms. Une boule se forma dans la gorge de Liandro.

— Quoi qu’il se passe, Elsa, Liandro, ne bougez pas. Pour elles, on ne peut rien faire…

Stupéfié par la scène, il n’avait pas entendu Martin se lever et se placer à ses côtés. Deux gardes, une tablette à la main, vinrent dans la direction de leur groupe. Puis, l’un des deux s’adressa d’une petite voix à l’officiel qui les avait enrôlés.

— Bird, envoie-nous ces trois-là s’il te plaît, on t’en donne trois autres.

Le dénommé Bird s’approcha de son interlocuteur en le poussant de son ventre. Tout dans son attitude représentait une menace.

— Pourquoi est-ce que je te rendrais ce service ?

— Bird, s’il te plaît, on t’en file quatre à la place.

— Non ! J’en ai perdu trop ces derniers temps, j’ai besoin de compléter mes effectifs avec de la qualité.

Pendant la petite discussion, Hans s’était avancé. Bousculant le garde, il prit un air méchant et, crachant ses mots, s’adressa avec morgue à Bird :

— Écoute-moi, gros lard : je suis le nouveau superviseur du bloc vingt-deux, et un ami personnel du chef de la sécurité d’EDEN. Je ne suis pas comme toi un vulgaire adjoint de secteur, alors tu me refiles l’Orang-Outan, la salope et son copain, ou ça va mal se passer !

Les yeux du garde s’écarquillèrent.

— Il n’aurait pas dû dire ça…

À peine Martin eut-il le temps de chuchoter ces mots que le dénommé Bird décochait son poing avec célérité et cueillit Hans dans le creux du plexus puis, pendant que celui-ci s’étouffait sous l’impact, son agresseur lui mit les doigts dans les narines et les crocheta pour l’attirer à lui.

— « Ça va mal se passer », pour moi ou pour toi ? T’as pas été assez explicite, j’trouve.

Négligemment, il leva la jambe et fourra son genou dans les parties sensibles de Hans. Il lui lâcha le nez et l’autre se retrouva affalé par terre, en proie aux plus vives douleurs. Bird essuya le sang qui maculait ses doigts sur la chemise de sa victime et lui sourit.

— Je suis aussi superviseur, mon mignon. Il se trouve qu’aujourd’hui je n’ai pas envoyé mes adjoints. T’peux toujours t’plaindre au chef de la sécurité, il sait qui j’suis, et m’étonnerait qu’il souhaite venir me gronder. La prochaine fois j’t’arrache l’oreille, pour ma collection. P’tit con !

Les deux gardes n’attendirent pas et prirent Hans sous les aisselles pour le porter vers la sortie de la pièce, suivis de Howard et Mathieu qui tenaient fermement Nadège et Nathalie.