Tout roule pour la Ligue des ténèbres ! À bord de la Tédesplen, le professeur Nutter, Ginger Astley, Tom et Samantha Wiseman voyagent de monde en monde, cherchant toujours à conquérir l’un d’eux. Leurs plans sans failles se trouvent soudain contrariés par l’Union des parfaits, un groupe qui s’est autoproclamé la Némésis de la Ligue des ténèbres. Combats et coups fourrés s’enchaînent au rythme des voyages.
Jusqu’où ira cet affrontement ? Il n’est pas sûr que Sam et ses compagnons en ressortent indemnes…
Cette édition regroupe les épisodes 9 à 16, agrémentés d’un épisode bonus : La Chambre forte.
Extrait 1
Un peu échaudés par nos précédents voyages, et notamment par un atterrissage dans une jungle et une rencontre avec des singes tueurs, nous attendîmes un moment, scrutant les environs. Personne ne se montra, aucune créature assoiffée de sang ne cogna aux vitres de la Tédesplen, Thomas jugea qu’il était temps de sortir.
Il déverrouilla la porte, se glissa au-dehors et alla voir au bout de la ruelle.
— Vous devriez venir ! nous appela-t-il. Ça vaut vraiment le détour.
Rien ne menaçait de nous attaquer, aussi nous risquâmes-nous à l’extérieur et rejoignîmes Thomas. Je remarquai le ciel bleu et la chaleur étouffante. Arrivée au bout, la lumière crue m’aveugla. Mes yeux mirent quelques secondes pour s’habituer, mais je dus convenir alors que mon frère avait raison : le spectacle était à couper le souffle. Devant nous s’étalait une esplanade au milieu de laquelle se dressait un immense édifice rond. Des colonnes sur le pourtour délimitaient ses trois étages. Une foule dense se pressait aux entrées et de l’intérieur montait un brouhaha assourdissant.
— On dirait…, commença Ginger.
— Un cirque ! Comme à Rome ! s’écria le professeur.
Et avant que nous ayons pu tenter quoi que ce soit, il se rua en direction du bâtiment. Avec un soupir collectif, nous le suivîmes.
Les premières personnes que nous croisâmes portaient des tuniques de lin clair, dans une mode qui n’était pas sans rappeler les statues grecques et romaines. Elles tournèrent la tête et nous étudièrent avec curiosité, murmurant quelques paroles entre elles. Je pensais vraiment que nous étions revenus dans la Rome antique, quand j’aperçus une silhouette dépasser la cohue : une femme vêtue d’une robe blanche et coiffée d’un casque. Elle tenait un bouclier et une lance. Il émanait d’elle une sorte de lumière dorée. Une idée me frappa : cette inconnue n’était pas humaine. Je sursautai et lorgnai vers Ginger et Tom, pour obtenir la confirmation qu’ils avaient bien vu comme moi.
— Ça alors ! s’exclama Thomas.
— Regardez ! Des chevaux ailés ! s’écria Ginger.
Elle pointa un char qui venait d’atterrir à l’autre bout de l’esplanade. Le professeur Nutter nous tira de notre contemplation.
— Hého ! Par ici ! appela-t-il.
Il nous fit signe depuis une grille ouverte dans les flancs de l’amphithéâtre.
— J’ai trouvé une entrée !
J’hésitai un instant, mais Tom et Ginger se montrèrent plus rapides que moi. Mon frère m’attrapa par le bras.
— C’est le moyen de rentrer sans payer, souffla-t-il.
Sur les talons du savant, nous nous retrouvâmes dans un souterrain. L’air était agréablement frais et humide. La pénombre des lieux me surprit après la clarté du dehors. J’aperçus une lumière qui brillait au bout du couloir. Nous la suivîmes. La rumeur que j’avais entendue à l’extérieur revint pour gagner en force.
Le passage se terminait par une porte. Un groupe s’y massait. Les hommes étaient torse nu, tandis que les femmes portaient de longues tuniques blanches plissées. L’une d’elles poussa un cri à la vue de Thomas.
— Ils nous ont envoyé un nouveau Persée !
Il ne fallut à Tom qu’une seconde, et une œillade échangée avec Ginger, pour se décider à entrer dans le jeu. Il se para de son plus beau sourire conquérant.
— Eh oui, c’est bien moi. Je ne vous ai pas trop fait attendre ?
Il déverrouilla la porte, se glissa au-dehors et alla voir au bout de la ruelle.
— Vous devriez venir ! nous appela-t-il. Ça vaut vraiment le détour.
Rien ne menaçait de nous attaquer, aussi nous risquâmes-nous à l’extérieur et rejoignîmes Thomas. Je remarquai le ciel bleu et la chaleur étouffante. Arrivée au bout, la lumière crue m’aveugla. Mes yeux mirent quelques secondes pour s’habituer, mais je dus convenir alors que mon frère avait raison : le spectacle était à couper le souffle. Devant nous s’étalait une esplanade au milieu de laquelle se dressait un immense édifice rond. Des colonnes sur le pourtour délimitaient ses trois étages. Une foule dense se pressait aux entrées et de l’intérieur montait un brouhaha assourdissant.
— On dirait…, commença Ginger.
— Un cirque ! Comme à Rome ! s’écria le professeur.
Et avant que nous ayons pu tenter quoi que ce soit, il se rua en direction du bâtiment. Avec un soupir collectif, nous le suivîmes.
Les premières personnes que nous croisâmes portaient des tuniques de lin clair, dans une mode qui n’était pas sans rappeler les statues grecques et romaines. Elles tournèrent la tête et nous étudièrent avec curiosité, murmurant quelques paroles entre elles. Je pensais vraiment que nous étions revenus dans la Rome antique, quand j’aperçus une silhouette dépasser la cohue : une femme vêtue d’une robe blanche et coiffée d’un casque. Elle tenait un bouclier et une lance. Il émanait d’elle une sorte de lumière dorée. Une idée me frappa : cette inconnue n’était pas humaine. Je sursautai et lorgnai vers Ginger et Tom, pour obtenir la confirmation qu’ils avaient bien vu comme moi.
— Ça alors ! s’exclama Thomas.
— Regardez ! Des chevaux ailés ! s’écria Ginger.
Elle pointa un char qui venait d’atterrir à l’autre bout de l’esplanade. Le professeur Nutter nous tira de notre contemplation.
— Hého ! Par ici ! appela-t-il.
Il nous fit signe depuis une grille ouverte dans les flancs de l’amphithéâtre.
— J’ai trouvé une entrée !
J’hésitai un instant, mais Tom et Ginger se montrèrent plus rapides que moi. Mon frère m’attrapa par le bras.
— C’est le moyen de rentrer sans payer, souffla-t-il.
Sur les talons du savant, nous nous retrouvâmes dans un souterrain. L’air était agréablement frais et humide. La pénombre des lieux me surprit après la clarté du dehors. J’aperçus une lumière qui brillait au bout du couloir. Nous la suivîmes. La rumeur que j’avais entendue à l’extérieur revint pour gagner en force.
Le passage se terminait par une porte. Un groupe s’y massait. Les hommes étaient torse nu, tandis que les femmes portaient de longues tuniques blanches plissées. L’une d’elles poussa un cri à la vue de Thomas.
— Ils nous ont envoyé un nouveau Persée !
Il ne fallut à Tom qu’une seconde, et une œillade échangée avec Ginger, pour se décider à entrer dans le jeu. Il se para de son plus beau sourire conquérant.
— Eh oui, c’est bien moi. Je ne vous ai pas trop fait attendre ?
Extrait 2
Nous nous avançâmes avec prudence et je poussai un soupir de soulagement en trouvant là Tom, Ginger et Edmund Nutter, qui faisaient face à l’Union des parfaits. Je notai ensuite que tout ce petit monde semblait avoir vécu un moment assez pénible.
Lord White était tout aussi nu que lorsque nous l’avions vu, et tentait de se cacher tant bien que mal avec la veste d’Ann Sharp. Cette dernière était trempée comme une soupe, ses longs cheveux pendouillaient autour de son visage et elle affichait l’air malheureux d’un chat persan qui vient d’essuyer une averse. Le professeur Nutter et le docteur Amok se toisaient avec animosité. Ils disparaissaient presque sous une épaisse couche de suie. Les vêtements de Tom étaient en lambeaux, comme si quelqu’un s’était attaché à les découper en lanières pas plus larges qu’un inch. Quant à Ginger, ses habits portaient des traces de brûlures et morsures, et elle avait perdu l’une de ses chaussures.
— Mais que s’est-il passé ? nous exclamâmes en chœur Will et moi.
— Des singes exhibitionnistes…, gémit lord White.
— Un kraken d’eau douce, sanglota Ann Sharp.
— Les bombes de cet idiot ! cria Amok.
— Les grenades de cette harpie ! cracha le professeur Nutter.
— Un robot cuisinier fou, expliqua Tom.
— Des dragonnets qui m’ont prise pour leur mère, conclut lady Astley.
Je le regardai, puis échangeai un regard avec Will. Sans avoir besoin de parler, nous comprîmes que nous partagions la même opinion : nous nous en étions vraiment bien tirés !
— On forme une fine équipe, n’est-ce pas ? me souffla-t-il.
— Non, car tout ceci est de votre faute ! lui assénai-je.
Il leva les yeux au ciel.
— Allons, nous ne sommes pas si méchants…
Je nourrissais quelques doutes quant à cette affirmation.
— En attendant, bons ou mauvais je m’en fiche, tout ce que je désire, c’est un bain chaud ! lança Ann Sharp.
— Moi je voudrais surtout aller dormir, soupira Ginger.
— Et moi, j’aimerais oublier jusqu’au dernier détail de cette soirée ! clama le professeur Nutter.
Une fois n’était pas coutume, l’intervention de mon mentor nous apparut comme la voix de la sagesse.
— On pourrait peut-être faire comme si rien ne s’était passé, risqua lord White.
Le silence s’étira quelques secondes, avant que Ginger ne le rompe.
— Passé quoi, au juste ? demanda-t-elle avec une ombre de sourire.
Lord White était tout aussi nu que lorsque nous l’avions vu, et tentait de se cacher tant bien que mal avec la veste d’Ann Sharp. Cette dernière était trempée comme une soupe, ses longs cheveux pendouillaient autour de son visage et elle affichait l’air malheureux d’un chat persan qui vient d’essuyer une averse. Le professeur Nutter et le docteur Amok se toisaient avec animosité. Ils disparaissaient presque sous une épaisse couche de suie. Les vêtements de Tom étaient en lambeaux, comme si quelqu’un s’était attaché à les découper en lanières pas plus larges qu’un inch. Quant à Ginger, ses habits portaient des traces de brûlures et morsures, et elle avait perdu l’une de ses chaussures.
— Mais que s’est-il passé ? nous exclamâmes en chœur Will et moi.
— Des singes exhibitionnistes…, gémit lord White.
— Un kraken d’eau douce, sanglota Ann Sharp.
— Les bombes de cet idiot ! cria Amok.
— Les grenades de cette harpie ! cracha le professeur Nutter.
— Un robot cuisinier fou, expliqua Tom.
— Des dragonnets qui m’ont prise pour leur mère, conclut lady Astley.
Je le regardai, puis échangeai un regard avec Will. Sans avoir besoin de parler, nous comprîmes que nous partagions la même opinion : nous nous en étions vraiment bien tirés !
— On forme une fine équipe, n’est-ce pas ? me souffla-t-il.
— Non, car tout ceci est de votre faute ! lui assénai-je.
Il leva les yeux au ciel.
— Allons, nous ne sommes pas si méchants…
Je nourrissais quelques doutes quant à cette affirmation.
— En attendant, bons ou mauvais je m’en fiche, tout ce que je désire, c’est un bain chaud ! lança Ann Sharp.
— Moi je voudrais surtout aller dormir, soupira Ginger.
— Et moi, j’aimerais oublier jusqu’au dernier détail de cette soirée ! clama le professeur Nutter.
Une fois n’était pas coutume, l’intervention de mon mentor nous apparut comme la voix de la sagesse.
— On pourrait peut-être faire comme si rien ne s’était passé, risqua lord White.
Le silence s’étira quelques secondes, avant que Ginger ne le rompe.
— Passé quoi, au juste ? demanda-t-elle avec une ombre de sourire.