Un avis de lecture d’Iphégore Ossenoire. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
L’été est une saison propice aux escapades, un excellent prétexte pour sortir des sentiers battus et s’aventurer dans des récits qui n’auraient pas atteint notre incommensurable liste d’ouvrages à commander.
Parfois, ces sentiers de traverse nous font trébucher sur l’inattendu, en l’occurrence sur un verbiage ancien et plaisant dans une BD qui revisite le conte du prince charmant : Garulfo. Nous y suivrons une grenouille innocente et débonnaire (d’une grande bonté), qui aspire à devenir homme et réalisera la cruauté de ses nouveaux congénères.
Ce premier tome fut un vrai coup de cœur, lui qui marie des dessins légers et plaisants, des caractères forgés à l’enclume, un dialecte qui nous rappelle aux origines du français sans être pesant… mais aussi qui laisse au dessin le soin de raconter une deuxième histoire, laquelle se déroule en arrière plan et évolue de case en case sans emphase. Cela incite à prendre le temps d’observer chaque coup de crayon, et c’est ce qui fait le charme des belles BD.
Si vous voulez voir un prince charmant qui botte le cul de sa princesse par pure vengeance animalière, une paysanne qui risque de devenir princesse pour avoir embrassé une grenouille ou encore le triste destin d’un loup par ailleurs bien sympathique, n’hésitez pas à chercher la BD dans votre bibliothèque préférée !
— Iphégore.
Garulfo, paru en 2011 chez Delcourt