La cité des livres qui rêvent, Walter Moers, avis de Catherine Loiseau

Un avis de Catherine Loiseau. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».

CouvertureRésumé :
« Ici commence l’histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du “Livre sanglant”, comment j’ai atteint l’Orm. Cette histoire n’est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles – à qui je recommande d’emblée de reposer cet ouvrage. (…)
Oui, je parle d’un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d’empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter le risque de me lire, à mettre sa vie en jeu pour avoir sa part de mon histoire, doit me suivre jusqu’au prochain paragraphe. (…)
Mais ne perdons plus de temps et entamons notre périple. Car il s’agit bien d’un voyage qui nous mènera à Bouquinbourg, la Cité des “livres qui rêvent”. »
Le récit fantastique, onirique et horrifique d’Hildegunst Taillemythes, jeune dragon et poète qui bravera tous les dangers des catacombes de Bouquinbourg, hantée par le Roi des ombres, pour retrouver l’auteur du manuscrit « parfait ».

Une amie fan de littérature et surtout de fantasy m’a, il y a quelque temps, fourré ce livre entre les mains en me disant « tiens, il faut absolument que tu lises ça ». J’ai donc obéi, et je n’ai pas regretté ma lecture. !

Commençons par quelques mots sur l’objet livre en lui-même : il est beau. C’est un livre grand format, avec des illustrations, qui donnent tout de suite un cachet à l’ouvrage et qui permettent de se plonger dans cet univers foisonnant. !

https://drive.google.com/file/d/1YL3vOo … sp=sharing
https://drive.google.com/file/d/1Wx-WPi … sp=sharing
https://drive.google.com/open?id=1Opv2i … _BinuulE9F

Pour l’histoire, maintenant, nous suivons Hildegunst Taillemythes, jeune dragon écrivain de la citadelle des dragons. Hildegunst hérite de son parrain en écriture un manuscrit tellement parfait que le dragon veut à tout prix rencontrer son auteur. Pour cela, il se rend à Bouquinbourg, la cité des livres qui rêvent, avec dans l’idée d’une part de retrouver le mystérieux écrivain, d’autre part de faire éditer ce merveilleux manuscrit. Malheureusement pour lui, il réalise à ses dépens que la ville est pleine de dangers…!

J’ai eu un peu de mal à accrocher sur le premier tiers du roman, du mal à me passionner pour l’histoire et à apprécier le personnage. Mais dès l’instant où l’on découvre les catacombes de Bouquinbourg, j’ai vraiment été séduite.
C’est un univers très riche, qui parlera forcément aux amateurs de livres. Bouquinbourg, c’est la cité des livres : on y trouve auteurs, poètes, correcteurs, imprimeurs, éditeurs, critiques, boutiques spécialisées. Chaque race a ses préférences. Chaque rue a ses spécificités. À travers le périple d’Hildegunst, on découvre une littérature prolifique, avec à chaque page, des trouvailles (des courants littéraires qui ont banni le « e » de leur répertoire, des livres enchantés alchimiquement pour déclencher la peur chez le lecteur).
Le passage dans les catacombes de Bouquinbourg (des tunnels entiers recouverts de livres) est une merveille d’inventivité et de cohérence. L’univers décrit est à la fois complètement barré (des méduses pour s’éclairer, des livres piégés) et tellement cohérent. !

Le livre fourmille de trouvailles et de références (j’avoue en avoir repéré quelques-unes, mais à mon avis, je suis loin du compte). On sent que l’auteur a une culture phénoménale et s’amuse à jouer avec les codes de la littérature et du roman d’initiation. !

L’émotion a mis un peu de temps à monter, mais au bout d’un moment, j’étais vraiment prise. Je me suis attachée au personnage principal, mais surtout aux timides Rongelivres, tellement amoureux de littérature qu’ils apprennent par cœur l’œuvre de leur auteur de prédilection. Et que dire du Roi des Ombres…

Au final, c’est conquise que je ressors de cette lecture, et je la recommande chaudement !

Attention toutefois, même si le livre est destiné à la jeunesse, certains passages sont assez sombres et effrayants, et le style est exigeant. À réserver à de bons lecteurs en herbe !

— Catherine.