J’ai appris il y a quelques jours que l’on pouvait adopter une baleine.
Mon âme sensible et poétique s’est aussitôt emballée, en me disant que je pourrais peut-être entrer en communication télépathique avec elle, puisqu’il paraît que ces cétacés sont capables de communiquer entre eux par un système sophistiqué d’ondes d’un pôle à l’autre.
Dans les faits, c’est un système de GPS qui permet de suivre l’animal pour savoir où il va et pouvoir s’assurer qu’il va bien et il s’agit pour qui veut de participer à l’opération par un soutien financier.
Dans la série Abysses, que je regardais au même moment, les baleines -et plus généralement toute créature des fonds marins – se rebellent contre l’homme, mues par une mystérieuse intelligence se situant quelque part dans l’Arctique. Comme j’avais lu Mers mortes, d’Aurélie Wellenstein, il y a quelques mois et que j’avais été fascinée par la poésie de ce roman post-acocalyptique, je suis de nouveau revenue vers ce thème.
Au même moment, à différents endroits de la planète, d’étranges phénomènes se produisent : des attaques de baleines envers des bateaux de tourisme, des homards balançant des produits toxiques dans les restaurants, des espèces maritimes inconnues apparaissant et se multipliant à une vitesse démesurée, provoquant des naufrages, des invasions de crabes et des tsunamis dévastateurs… le spectateur suit ces événements dans un récit choral où tous les fils se rejoignent après quelques épisodes. Derrière tout cela, des lieux superbes de tournage : la Norvège, la Colombie Britannique, les îles Shetland, pour des personnages fissurés, en quête d’identité, de famille, qui ont tous un amour commun pour la nature qu’ils veulent protéger. Un industriel curieusement philanthrope finance une expédition où ils se retrouvent tous pour comprendre ce qui se passe et met en péril l’humanité, afin de rencontrer cette intelligence inconnue et de communiquer avec elle.
J’ai été complètement embarquée par l’histoire, même si certains points m’ont peut-être fait tiquer. Les personnages sont un peu trop rapidement brossés, alors que les acteurs sont plutôt touchants, et les scènes de destruction manquent un peu d’ambition. On apprend ainsi que des côtes africaines ont été ravagées à travers de rapides images télévisées et un coup de fil pour prévenir un des membres de l’expédition que sa famille a été victime de la destruction. Cela manque un peu d’effets spéciaux.
Cependant, de très beaux plans et cadrages, et un rythme bien mené qui prennent le spectateur -en l’occurrence votre serviteur- et à part quelques dialogues parfois un peu plats sur le rapport destructeur de l’homme envers le milieu marin, la série nous capte et j’ai été déçue d’apprendre qu’il n’y aurait probablement pas de saison 2. J’ai aussi appris que la série avait été tirée d’un livre, dans lequel je me plongerai.
Et en fin de compte, je vais peut-être finalement adopter un ours polaire…
— Audrey.