Alliances, de Timothy Zahn, avis de Iphégore Ossenoire

Un avis d’Iphégore Ossenoire. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».

Je l’avoue : je n’ai ouvert la bibliographie de Timothy Zahn qu’au moment d’écrire ces lignes. Je ne pensais pas qu’il comptait autant d’ouvrages à son actif, et ça démolit toute mon introduction. Bref, il est question du grand-papa du non moins grand amiral Thrawn, de son nom complet Mitth’raw’nuruodo. Entrons dans l’univers étendu de Star Wars.

L’univers étendu, ce sont toutes les œuvres dérivées, ici les romans, qui tournent autour de l’histoire des films, étendent et façonnent l’univers en essayant de garder une cohérence globale. C’est un peu comme un ensemble de fanfictions coordonnées par un éditeur et où, sauf en de rares occasions, il est interdit de nuire aux personnages principaux. Il y a du bon et du mauvais, et Timothy Zahn se classe dans les meilleurs.

Alors, quand Thrawn Alliances arrive enfin dans la bibliothèque familiale, je m’en empare pour retrouver ce personnage qui m’a profondément marqué par son art de la guerre et sa capacité de raisonnement excellente. Même quand il se trompe, le fil de sa pensée est fascinant. Thrawn façonne ses plans en se fondant, comme tout le monde, sur les informations à sa disposition, mais il y ajoute une analyse de la culture de ses ennemis pour jouer sur leurs points faibles, qu’ils ne pourront pas surmonter, car profondément ancrés en eux.

Alliances est un tome où Thrawn doit collaborer avec Vador et où ils sont envoyés par l’Empereur chercher la source d’une perturbation dans la Force. Or, leur destination, tous deux la connaissent, car c’est sur ces mêmes planètes que Thrawn, à l’époque où il avait été chassé par la noblesse de son peuple (qui craignait que ce brillant tacticien renverse le pouvoir), y rencontra Anakin. Certes, il ne sait pas qu’Anakin et Vador sont la même personne.

La structure du roman est déroutante, car on alterne entre l’histoire du passé, avec Thrawn, Ani et Padmé, et celle, contemporaine, avec Thrawn et Vador. Pendant la première moitié du roman, on ne saisit pas bien l’intérêt du parallèle, mais cela ajoute au charme de retrouver tous ces personnages et de se laisser porter par l’auteur. Les fils vont bien se rejoindre et se compléter à la fin, avec la problématique de la double allégeance de Thrawn à son peuple et à l’Empire. La complexité, autant que les côtés profondément énervants, de Vador sont très bien rendus, et on se demande à un moment s’il ne va pas finir par exécuter le grand amiral.

Bref, à lire si vous aimez Star Wars (il faut connaître l’univers) et que vous vous voulez sortir des personnages typés, mais que vous avez déjà épuisé tous nos personnages d’Hydralune.

— Iphégore.

Alliances, Pocket, 2019 (ISBN 978-2-266-29528-4)