Un avis de lecture de Catherine Loiseau. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
Résumé :
Jonathan Harker, jeune et brillant clerc de notaire, se rend pour affaires dans les Carpates, où réside son client, le comte Dracula. Celui-ci se révèle un hôte chaleureux et prévenant, mais la curiosité incite Jonathan à pousser son exploration de l’immense château toujours un peu plus loin. À travers les lettres qu’il lui envoie presque chaque jour, Mina, sa jeune épouse restée à Londres, découvre qu’une effroyable réalité se tapit dans l’ombre de la légende…
J’ai décidé, il y a quelque temps, de refaire un peu ma culture de littérature classique. J’ai lu Dracula il y a une éternité (je devais avoir une douzaine d’années), du coup, j’ai décidé de me replonger dans ce roman.
J’avoue que je craignais un peu de m’ennuyer : l’histoire est très connue, vu qu’elle a été adaptée de nombreuses fois. J’avais donc peur de ne plus avoir aucune surprise à la lecture. Heureusement, il n’en a rien été.
L’histoire, même si on a la connaît, même si on sait comment ça va finir quand Lucy commence à avoir des crises de somnambulisme, est très prenante. Les pages se tournent et on jongle avec les points de vue, on continue à lire sans vraiment avoir envie de s’arrêter.
Je pense que la forme joue beaucoup dans ce côté haletant. Plus qu’un simple roman, Dracula est un recueil de lettres, de journaux intimes, de coupures de journaux, de télégrammes et autres documents. Le tout est assemblé sous forme d’un dossier par le couple Harker (enfin, surtout par Mina) et constitue le roman que le lecteur a entre les mains.
J’ai vraiment aimé ce travail sur la forme, c’est très recherché, il faut suivre, faire attention aux dates, aux lieux d’envoi, aux expéditeurs… J’ai bien aimé aussi le côté « brisons le 4e mur », comme si je lisais vraiment les résultats de l’investigation de Van Helsing.
Côté langue, on va dire que c’est impeccable, une jolie plume XIXe, qui se lit vraiment bien.
De par sa forme particulière, le roman a une multitude de narrateurs, et donc une foule de personnages. J’avoue avoir eu un coup de cœur pour Mina Harker (et ce n’est pas uniquement lié au fait qu’un de mes chats s’appelle Mina !). C’est vraiment un beau personnage : elle est douce sans être faible, loyale à son mari et à ses amis sans tomber dans la sensiblerie, elle est futée et débrouillarde et quand on y regarde de plus près, c’est elle qui débloque la situation à plusieurs reprises.
À côté d’elle, Jonathan est gentil, mais un peu terne. J’ai préféré Van Helsing et le docteur Seward, tous les deux hommes de sciences confrontés à l’horreur, et qui décident de faire ce qui est juste et de combattre Dracula.
Contrairement aux adaptations cinéma, le monstre reste assez en retrait. On ne le voit que très peu, mais on ressent son emprise et le mal qu’il cause.
Dans tous les cas, j’ai passé un bon moment de lecture, je ne regrette pas d’avoir redécouvert ce classique d’une grande richesse, et je le conseille vraiment aux amateurs de littérature vampirique, comme à ceux qui apprécient un bon roman fantastique.
— Catherine.
Dracula, de Bram Stocker, aux éditions J’ai Lu, ISBN 9782290057407