Gardiens des cités perdues, de Shannon Messenger, avis de Catherine Loiseau

J’aime bien lire de la littérature jeunesse de temps en temps. Loin de l’image de sous-littérature que ces livres peuvent avoir, je trouve souvent des pépites, rafraîchissantes et bien plus travaillées que ce que la tranche d’âge visée pourrait laisser penser.

J’ai récemment découvert la série Gardiens des cités perdues, de Shannon Messenger. J’avoue que les couvertures me font de l’œil depuis un moment, alors quand j’ai vu le livre en bibliothèque, je n’ai pas hésité !

Direction donc pour les cités perdues, pour le tome 1

Depuis des années, Sophie sait qu’elle n’est pas comme tout le monde. Elle se sent à part à l’école, où elle n’a pas besoin d’écouter les cours pour comprendre. La raison ? Elle est dotée d’une mémoire photographique… Mais ce n’est pas tout : ce qu’elle n’a jamais révélé à personne, c’est qu’elle entend penser les autres comme s’ils lui parlaient à haute voix. Un casque vissé sur la tête pour empêcher ce bruit de fond permanent de la rendre folle, elle se promène un matin avec sa classe au musée d’histoire naturelle quand un étrange garçon l’aborde.

Dès cet instant, la vie qu’elle connaissait est terminée : elle n’est pas humaine et doit abandonner son existence entière pour rejoindre un autre univers, qu’elle a quitté douze ans plus tôt. L’y attendent une pléiade de nouveaux condisciples, amis et ennemis, et une question obsédante : qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-on cachée dans le monde des humains ? Pourquoi n’a-t-elle que des souvenirs partiels de son passé ?

Je vous avoue ici que le résumé ne m’avait pas trop emballée, ça faisait très Harry Potter. Mais j’avais entendu parler de la série en bien, alors j’ai tenté.

Oui, il y a des éléments communs avec Harry Potter : une jeune héroïne, qui découvre qu’elle appartient à un monde de magie et qui va étudier dans une prestigieuse école.
Mais bon, en même temps, si on met en scène des gamins dans un bouquin, il y a de fortes chances qu’ils aillent à l’école. Et le monde de Sophie est assez différent de celui d’Harry.

D’apparence idyllique, on découvre assez rapidement des failles et des fêlures. Sophie en elle-même semble la proie de bien des convoitises, elle se fait ennemis, mais aussi alliés. Et reste la question de son identité et de pourquoi on l’a créée et cachée chez les humains.

Les aventures de Sophie sont plaisantes et bien menées. Les livres de la série sont assez conséquents (autour de 500 pages en format papier) mais se lisent bien, car ils sont rythmés et addictifs.

Le style est bon, franchement, j’ai été surprise du niveau de complexité et de vocabulaire pour une série s’adressant à un public autour de 12 ans. Comme quoi, ça ne sert à rien de prendre les enfants et les ados pour des andouilles incapables de comprendre la moindre nuance !

Des nuances, justement, il y en a beaucoup dans les personnages et c’est pour moi le point fort de la série.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Sophie, qui est vraiment quelqu’un de gentil et d’aimant, sans sombrer dans le côté nunuche. Elle est maligne, débrouillarde par certains côtés, maladroites par d’autres. Elle réfléchit avant de se mettre en danger (Harry, prends-en de la graine ^^), elle est loyale envers ceux qu’elle aime.

Autour d’elle gravitent des personnages tous assez attachants. J’avoue beaucoup aimer Keefe, dont l’humour cache visiblement des fêlures, mais qui est absolument hilarant !

Les personnages adultes sont bien travaillés, avec beaucoup de subtilités et de nuances. Pas de bien et de mal défini, mais des personnages qui ont chacun leurs fêlures, leurs préjugés, et leurs désirs.

À l’heure où j’écris cette chronique, je commence la lecture du tome 5 et mon coup de cœur pour cette série ne se dément pas !

— Catherine.