La mort ou la gloire, Nicholas Eames, avis de AF Lune

L’été ! Cette période est pour moi, synonyme de chaleur, concert et lecture de Fantasy. Bon c’est aussi plage, farniente, Corona (la bière, pas la maladie…), mais je m’égare. En vacances au sein de la forêt des Landes, quoi de plus de normal que d’aller faire un tour dans le cœur du Wyld. Si vous prenez la brochure de voyage se rapportant à cette région, vous trouverez ces quelques lignes : venez découvrir le Wyld, sa forêt inextricable, ses créatures mortelles, ses cannibales, ses maladies incurables. Intéressés, alors suivez-moi, pour une aventure rock-ambolèsque !

Quatrième de couverture :

Clay Cooper et ses hommes étaient jadis les meilleurs des meilleurs, la bande de mercenaires la plus crainte et la plus renommée de ce côté-ci des Terres du Wyld — de véritables stars adulées de leurs fans. Pourtant leurs jours de gloire sont loin. Les redoutables guerriers se sont perdus de vue. Ils ont vieilli, se sont épaissis et ont abusé de la bouteille — pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs.
Mais un jour, un ancien compagnon se présente à la porte de Clay et le supplie de l’aider à sauver sa fille, prisonnière d’une cité assiégée par une horde de monstres sanguinaires. Même si cela revient à se lancer dans une mission que seuls les plus braves et les plus inconscients seraient capables d’accepter.
Le temps est venu de reformer le groupe… et de repartir en tournée.

Pourquoi tu as envie de le lire ?

Personnellement si j’ai été attiré par ce livre, c’est que je venais de finir l’écriture d’un roman qui avait quelques points communs avec ce tome. Je souhaitais découvrir sa façon de traiter ceux-ci. Aussi quand mon anniversaire est arrivé, j’ai été heureux de ce cadeau.

Le quatrième de couverture donne de bons indices sur le point de départ du roman, aussi je vais éviter de vous spolier. Je préfère pointer ce qui a attiré mon attention dans ce livre.

Et, il y a quoi dedans ?

On se retrouve avec une base de fantasy classique, un bestiaire à La Dungeon and dragon, des personnages qui font partie des différents archétypes que l’on connait déjà. Ça ne vous fait pas baver ? À vrai dire moi non plus et c’est là que l’auteur a utilisé les épices qui éveillent nos papilles : Nicholas Eames a traité tout cela à sa façon : le bestiaire est étoffé de créatures originales, et d’autre quelque peu rafraîchis ; le monde a un background intéressant que je ne dévoilerai pas ici ; il y a ces groupes de mercenaires vraiment originaux, et çà je vous en parlerai un peu plus loin !

Les personnages quant à eux sont le piment qui rehausse le plat. Nos héros, sont de vieux mercenaires autrefois légendes mondiales qui se sont quittées pour différentes raisons depuis de nombreuses années. Ils vont se retrouver peu à peu pour reformer Saga le groupe mythique, dans le but à cinq de sauver la fille d’un des leurs contre cent mille montres. Promesse dès le début du livre d’un combat épique à la façon d’un « Mon nom est personne ».

Ils sont fouillés en profondeur, et leur amitié dévoilée au fur et à mesure des lignes est un vrai plaisir de lecture. J’avoue avoir pris un grand plaisir à les suivre : leur côté bourrin, décalé, impertinent ou irrévérencieux m’a presque donné envie de les côtoyer, à condition de ne pas être barde.

Quand Nicholas Eames offre sa tournée !

Même si les groupes d’aventurier tel qu’on les connait sont présents dans ce monde, l’auteur a su leur donner un coup de frais qui au final change tout son texte, pour notre plus grand plaisir. Ici on les nomme les roquebandes. Ils portent des noms tels que Silk Arrow, Stormriders, Dreamers, War Dancers, etc. . ils sont adulés par leurs fans et font des tournées au cours desquels ils combattent des monstres dans des arènes, ou, plus rarement dans la chronologie du livre, où ils partent pour des missions qui peuvent les amener dans le cœur du Wyld. Ils sont coachés par un manager, chargé de les amener au sommet de la gloire contre un bon pourcentage de leur récompense. Je pense que vous n’avez pas raté l’analogie avec les groupes de rock ! En fait cette fusion entre bande d’aventuriers et groupe de rock donne au texte un ton décalé, que l’on retrouve dans tous les moments que vont vivre nos héros.

Humour, alcool, et cheveux gris !

Bien entendu l’âge de nos héros et leur gloire passée sont partie intégrante du récit. Chacun des anciens membres de Saga a taillé sa route depuis la dislocation de leur roquebande. Leurs destins différents se retrouvent avec les deux premiers à se retrouver : Clay et Gabe. Le premier a un boulot, une femme, une fille, bref une situation stable. Le deuxième se traine jusqu’à son ami dans les habits d’un clochard dans l’espoir de le recruter pour sauver sa fille qu’il a eue avec la femme dont il est séparé. Ce qui pourrait paraitre pathétique au premier abord ne l’ait jamais. L’humour est omniprésent dans le texte. Un humour souvent bourrin (mon préféré !) qui me rappelait mes anciennes parties de jeux de rôle.

Face A et face B.

Le roman est composé grosso modo de deux parties : la première dédiée au recrutement et à la description en profondeur des membres du groupe. La deuxième orienté quête/aventure. Les deux étant magnifiés par un final épique, où on en prend plein les mirettes.

Bon alors j’achète le CD ou le vinyle ?

Nicholas Aemes nous signe un premier roman jouissif que j’ai pris grand plaisir à dévorer en deux jours, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Intelligent, plein d’humour, épique, il associe en 570 pages un condensé de ce que j’aime dans la fantasy en y apportant un coup de neuf.

En dernier conseil, je ne peux que vous conseiller de le lire avant de partir pour la Hellfest !

— AF Lune.