Un avis de lecture d’AF Lune. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
Quatrième de couverture
J’ai pillé, brûlé, tué. Puis j’ai déserté l’armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre… Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche.
Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes… Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d’un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j’irai jusqu’au bout.
Mon nom, c’est moi qui l’ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.
Présentation de l’auteur
Paul Beorn est né et a grandi à La Rochelle. Bercé par les récits de J.R.R. Tolkien, c’est dès l’enfance que lui vient l’envie de devenir écrivain. Il a obtenu le prix Gulli en 2014 et a été finaliste du grand prix de l’Imaginaire en 2013.
Avis
Tout le monde a connu ce moment où, pris d’une profonde soif de lecture, on part cueillir un ouvrage à même de l’étancher. La dernière fois que cette envie m’a attrapé, je me suis retrouvé avec un roman de poche intitulé : Le Septième Guerrier-Mage de Paul Beorn. Un titre sans grande originalité, je dois dire. Guerrier-Mage, héroïque fantasy à tous les coups. Pour le chiffre sept, un chiffre étrange, magique et biblique au même titre que le 6, 10, 12, 40 et 69. Quoique j’ai un doute quant au dernier…
Mais un titre ne reste qu’un titre et par le passé je me suis souvent confronté à certains très communs qui cachaient une petite merveille couchée sur le papier.
Sans parler de merveille, je dois avouer avoir eu une bonne surprise. On ne peut pas parler encore ici d’un récit de grande originalité, mais pour qui cherche une histoire prenante de fantasy, d’aventure et d’action, ce livre a de quoi plaire. L’ambiance y est assez noire tout en gardant un côté léger et les nombreux rebondissements et retournements de situation nous gardent en haleine. J’y ai trouvé l’équivalent d’une madeleine de Proust qui m’a ramené au temps béni des premiers romans de David Gemmell.
Sans spolier ceux qui lisent mes quelques lignes, voici quelques éléments que j’ai particulièrement appréciés :
– Le fait que ce roman soit un one-shot, et qu’il soit écrit par un écrivain français.
– J’aime l’utilisation de la première personne du singulier. Elle donne au récit un impact plus immersif, en permettant au lecteur de saisir le personnage principal dans son intimité. C’est aussi du point de vue de l’auteur un défi technique, car il ne peut s’attacher qu’à une focale (le héros) et doit trouver le moyen de dresser un tableau d’ensemble. Dans Le Septième Guerrier-Mage, c’est un défi réussi.
– Le traitement donné aux personnages secondaires est en général bien rendu.
– L’histoire, sans être révolutionnaire, m’a tout de même happé grâce à la qualité narrative de ce récit épique.
Pour ce que j’ai moins aimé, cela se résumé à deux points :
– Le titre, qui aurait occasionné sans le quatrième de couverture l’abandon de l’ouvrage sur son étal.
– La fin, que j’ai trouvé trop soudaine et trop brève. J’aurais souhaité aussi un épilogue : l’auteur a réussi son pari de me faire apprécier son héros et un épilogue m’aurait permis de m’en détacher plus aisément.
En résumé :
J’ai vraiment aimé lire Le Septième Guerrier-Mage, mais le récit aurait mérité quelques dizaines de pages supplémentaires et pourquoi pas un petit épilogue. Je sais, vous allez me dire qu’il en fait déjà 664 et même 666 si on y rajoute les remerciements et la pub de Milady (encore un chiffre étrange…), mais quand on aime, on ne compte pas.
Le Septième Guerrier-Mage, de Paul Beorn
Edition : Bragelonne
528 pages, 25 euros
Sorti en 2015 (France)
—AF Lune