Quatrième de couverture :
Le culte de Mithra se propage dans les légions romaines des Alpes. Le vétéran Decimus Valerius n’a d’autre choix que de s’y initier et d’en apprendre les mystères pour devenir, un jour, centurion.
La nuit, Briana, fille cadette du proconsul de Rhétie, observe d’étranges étoiles qui filent vers le Mons Caeli. À force de ténacité et de persuasion, elle parvient à obtenir l’autorisation de s’y rendre sous l’escorte de Decimus. Les ordres donnés à ce dernier sont clairs : la jeune femme ne doit jamais atteindre son objectif.
Gurnt est rejeté par les jeunes guerriers de son village qui n’acceptent pas son étrange apparence féline. Il lutte contre une violence sourde qui lui ronge le cœur, fait bouillir son sang, enchaîne son âme et obscurcit son avenir…
Alors que le Mons Caeli paraît être le point d’orgue de toutes les ambitions et de tous les secrets, se pourrait-il qu’il en soit aussi l’origine ?
A titre personnel, j’ai été doublement curieuse de découvrir ce récit. Tout d’abord parce que j’ai toujours aimé la fantasy antique. Et ensuite, pour ce thème des chimères, car c’est un thème que j’aime aussi aborder en plus d’encadrer l’anthologie d’Arkuiris sur le thème « clones et chimères ».
Nous sommes donc plongés dans une civilisation romaine alternative et qui pourtant résulte de façon évidente de nombreuses recherches sur le mode de vie à la romaine. La plongée dans cet univers se fait très facilement. Le mythe de Mithra est aussi un ressort important du récit, culte qui continue de poser bien des questions de nos jours. Ici, le culte de Mithra s’accompagne d’enjeux politiques et de guerres de pouvoir. C’est une annonce discrète de la complexité sous-jacente des enjeux supérieurs du récit.
Au départ, l’histoire commence par un caprice : celui de la jeune Briana, fille d’un proconsul, qui n’hésite pas à recourir au chantage pour obtenir une escorte afin d’aller sur le Mons Caeli, l’endroit où semblent s’abattre des étoiles filantes depuis un certain temps. Briana est de nature égoïste, joyeuse aussi, têtue, curieuse, en pleine crise sensuelle, capricieuse mais courageuse aussi.
Sa route va croiser celle de deux autres protagonistes.
Gurnt est un jeune garçon élevé par sa grand-mère et qui souffre de son état physique de chimère humain-lion. Par sa différence, il est rejeté dans son village par les autres jeunes, et se retrouve toujours seul. Grandi trop vite, malhabile à cause de ses griffes, il est un bon chasseur et guerrier. Et il est un cœur à prendre. Tous les adultes du village ont été raflés par les Romains, ce qui a rendu revanchards les jeunes.
Le dernier protagoniste est Decimus, vétéran dans la légion, chargé de protéger Briana d’un côté et charger par le frère de la jeune fille de faire qu’elle n’arrive jamais au Mons Caeli de l’autre. C’est le personnage avec la progression psychologique la plus grande.
Avec 3 focales, chaque lecteur aura son préféré, les fan-clubs comme on dit.
Concernant l’intrigue, elle reprend de l’aventure, du complot (ma partie préférée), de la romance et de la sensualité (on rappellera que les romains n’avaient des mœurs assez libres en dehors de quelques tabous), d’expériences sur des cobayes humains, avec un méchant qui est un vrai pourri.
Au total, c’est un roman one-shot au style fluide, qui propose une aventure — parfois mignonne parfois sanglante et cruelle – qui se complexifie au fur et à mesure, avec un rappel important de la civilisation romaine. Chaque lecteur aura sans doute son personnage préféré, dépendante de son propre vécu et de ses goûts, et ainsi trouver un intérêt certain à ce récit.
— Andrea.
(éditions Mille Saisons, 21 €, 316 pages, lauréat du Prix Mille Saisons 2016)