Un avis d’Iphégore Ossenoire. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
Les livres arrivent souvent sur ma table de chevet à force de recommandations. En l’espèce, j’avais manqué un auteur monumental de la science-fiction : Peter F. Hamilton. Je me suis donc lancé dans le cycle de l’Étoile de Pandore, dont la version française est éditée par Milady/Bragelonne.
Je ne me risquerai pas à résumer quatre tomes qui pèsent entre 700 et 800 pages chacun ; disons que l’humanité a colonisé de très nombreuses planètes après avoir inventé un portail qui permet de se rendre d’un endroit à l’autre de la galaxie en peu de temps grâce à un réseau de trains. Cette humanité, devenue immortelle par le clonage et la transplantation de mémoires, mène une mission d’exploration sur un système qui semble muré derrière une barrière colossale. Quand ils s’en approchent, la barrière cède et l’ennemi qui se trouve derrière est révélé. Il va alors chercher à conquérir la galaxie. L’humanité affrontera ce défi avec tous ses travers et paiera cher chacun de ses défauts.
La première chose qui marque, c’est qu’on est de retour avec un auteur qui a le temps. Il n’a pas la contrainte d’un format court parce qu’un gros livre, ça fait peur. On découvre tranquillement l’évolution du monde, les personnages principaux, et les intrigues connexes qui mènent à la mission exploratoire qui libérera l’ennemi. Je ne me suis ennuyé à aucun moment, tant l’univers est intéressant et le rythme bien dosé. Le récit forme un tout conçu dès le début, on n’a pas les travers des séries où les premiers tomes ont fonctionné et dans lequel l’auteur cherche à poursuivre un filon qu’il n’avait pas conçu pour aller si loin. Et je dois dire que ça fait du bien à lire 🙂
J’adore le personnage d’Ozzie Isaacs, très humain et fou comme seuls les inventeurs peuvent l’être. Son parcours initiatique en tant que père adoptif lui va vraiment bien, avec un beau reflet de ce qu’il a été. L’enquêtrice, Paula Myo, est la femme forte du récit, à la fois implacable et intransigeante. Elle nous montre les effets terribles d’aller contre ses valeurs. Une mention spéciale aussi pour Quatux, le Raël qui se drogue aux émotions humaines. Quels que soient les personnages, en particulier ceux qui semblent méchants, leur transformation au fil du récit est appréciable (encore une chose que seul un récit long permet).
Je me souviens m’être étonné de la proximité de la fin du livre (je me demandais s’il me manquait un tome), mais le combat final ferait plaisir à Julie Limoges : de nombreuses pages, intenses, et des morts !
Bref, si vous cherchez un bon cycle de SF et que vous ne connaissez pas déjà, foncez 😉
— Iphégore.