Locke and Key, Joe Hill & Gabriel Rodriguez, avis de Catherine Loiseau

Un avis de lecture de Catherine Loiseau. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».

Couverture

Locke and Key est une série de comics en 6 volumes, écrite par Joe Hill et dessinée par Gabriel Rodriguez. Elle se déroule dans la ville fictionnelle de Lovecraft, dans le Massachusetts. On y suit les aventures de Tyler, Kinsey et Bode, et leur mère Nina Locke, qui reviennent dans Keyhouse, la maison familiale de Lovecraft, suite au meurtre de leur père aux mains d’un déséquilibré.
La maison est immense et étrange, et rapidement, Bode découvre d’étranges clés, qui chacune détiennent un pouvoir. À l’insu de son frère et de sa sœur, il se lie aussi d’amitié avec une mystérieuse femme en noir qui habite au fond du puits de la maison…

J’avoue qu’on m’avait déjà parlé en bien de cette série de comics et que le résumé était alléchant. Je l’avais déjà feuilleté, pour être un peu rebutée par le style de dessin, auquel je n’accrochais pas des masses.
J’ai quand même trouvé le tome 1 dans une solderie de livres il y a quelque temps, à un prix tout à fait intéressant, et j’ai décidé de tenter le coup. Il ne m’a pas fallu longtemps pour commander la suite.

Ma lecture terminée, je dois avouer que je ne raffole toujours pas du design des personnages. Cela dit, on ne peut nier le talent de Martinez pour mettre en scène les personnages et pour donner vie à la maison de Lovecraft et à ses mystérieuses clés. C’est riche, précis et dynamique, simplement, pas ma tasse de thé niveau graphisme.

Cela dit, ce qui m’a vraiment séduite dans cette série, c’est l’histoire.

On suit principalement les enfants Locke et leur mère, qui tentent de se remettre de la mort de Rendell Locke. Tous les personnages sont très travaillés, et chacun a sa manière de réagir au trauma, que ce soit en se renfermant et en culpabilisant pour Locke, en refusant ce qui est arrivé pour Kinsey, ou en buvant plus que de raison pour Nina.
La série explore les ramifications de ce drame et montre bien comment la famille essaye de gérer le choc et de se recomposer.

Bien évidemment, ce serait plus simple sans les clés et sans cette femme en noire (je ne peux en dire plus sur son identité sans spoiler la fin du tome 1) qui semble bien décidée à récupérer les clés et à faire vivre un enfer aux enfants Locke (les seuls à voir les clés, qui restent invisibles aux adultes).
L’histoire tourne donc autour de ces clés et de leurs pouvoirs. Chacune a un pouvoir particulier : changer de sexe, de couleur de peau, se transformer en fantôme, ou voir dans le passé. Les pouvoirs de ces clés peuvent aussi se combiner, ce que la dame en noir maîtrise assez bien (mais là, je ne peux pas en dire plus).
Le rythme de la série est vraiment bon : pas de temps mort, un mystère qui se dévoile peu et à peu, et de sacrés rebondissements. Les deux derniers volumes sont franchement addictifs !

Si je devais mettre cependant un bémol pour cette série, c’est sa rareté. L’édition française est épuisée et est un peu difficile à trouver à des tarifs raisonnables. Malgré tout, l’édition anglaise reste abordable, et en fouillant un peu chez un libraire d’occasion, on peut mettre la main sur ce comics, alors si vous le voyez, foncez !

— Catherine.