Un avis d’Andrea Deslacs. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
Quatrième de couverture
Si vous pouviez faire revenir quelqu’un du passé, qui choisiriez-vous : Alexandre le Grand ? Jésus-Christ ? Léonard de Vinci ? Napoléon ?
Pour le milliardaire libanais Elias Zainoun, la question ne se pose pas. Ce serait Mozart, afin de lui permettre d’écrire un opéra d’après la célèbre pièce La Tempête de Shakespeare. Et maintenant que le voilà devenu riche héritier d’une multinationale fondée par son père, pourquoi ne pas utiliser une partie de ces fonds pour concrétiser un incroyable voyage temporel ?
Mais cette « opération », anodine en apparence, masque plus de dangers qu’il n’y paraît. De fait, Mozart n’a pas seulement été le plus grand génie de l’histoire de la musique. Ses biographes ont occulté de nombreux aspects de sa personnalité, dont son appartenance à la franc-maçonnerie. Et il est des boîtes de Pandore qu’il vaut probablement mieux ne pas ouvrir…
Avis
Le résumé de quatrième de couverture est parfait. Il explique bien la situation du livre sans révéler trop ni pas assez.
Il s’agit d’un récit de science-fiction sur le thème du voyage dans le temps, des paradoxes temporaux à éviter, des complications que peuvent entraîner l’extraction hors de son époque d’un génie du passé tel que puisse être Mozart, surtout quand le hasard ou les déesses viennent rythmer l’opération de bien des imprévus…
J’aime bien la musique classique, avec petite préférence pour Beethoven, Chopin, puis l’impressionniste Satie, et Grieg pour l’opéra. Bref, j’ai une nette préférence pour de la musique classique mélancolique et triste. Mais je sais apprécier le génie créatif et de Mozart, l’éclat de sa musique, sa grandeur et son dynamisme.
Ainsi, ce roman convient à l’ignare que je suis, aussi bien qu’il pourra plaire à des gens plus instruits en musicologie. Il reprend les données historiques, en invente sans doute quelques-unes à travers les trous des biographies connues de Mozart. Il évoque la façon de vivre à l’époque et donne une place aussi l’œuvre de Shakespeare : La Tempête, avec juste le bon dosage pour apprécier le récit et s’ouvrir à la curiosité.
Au niveau du scénario, le récit est également équilibré avec des surprises bien trouvées. On suit point de vue d’un milliardaire qui souhaite faire revenir Mozart dans le présent afin de composé un opéra sur La Tempête de Shakespeare, afin de plaire à sa mère mélomane mourante. Pour atteindre son but, le héros est obligé de fermer les yeux sur le passé de certains de ses collaborateurs et sur leurs petits travers. Ce qui laisse entrevoir que le récit risque d’être par moment loin de tout repos. L’argent permet de grandes choses ; or, pour vivre une passion ou pour conquérir l’amour d’un être cher, que ne serions-nous pas prêts à faire ? Mozart lui-même va se poser la question, ainsi que d’autres personnages de l’histoire confrontés à des choix et à des tragédies personnelles.
C’est vraiment un récit dont il est difficile de parler sans dévoiler et les rebonds de l’intrigue. C’est une lecture très agréable, avec une touche de fantastique, un bon divertissement. Comme tout bon récit de SF, c’est une source de questionnements, ici sur les conséquences de la science et du retour dans le temps. L’histoire offre une ouverture sur la Grande Histoire et sur les petites histoires individuelles des grands personnages historiques. Sinon, c’est une occasion rêvée pour faire un stock de blague potache pour savoir comment relancer une soirée mondaine (merci beaucoup au professeur Vladimir, éminent médecin, que j’engagerai volontiers pour m’aider à écrire les missive de Etherval).
La fin de récit est rapidement annoncée par les protagonistes pour devoir se tenir en date du 25 décembre. Et, en enfant pas sage avant Noël, j’ai fini l’ouvrage le 24. À croire que je suis aussi coquine qu’un petit chat blanc au milieu de la vaisselle d’un grand souper, en bonne compagnie.
Alors, musique, Maestro !
— Andréa.