Un avis de lecture d’AF Lune. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».
Quatrième de couverture
Année 22 943. Les hommes ont essaimé dans les étoiles, sous l’œil discret d’une communauté d’archivistes vivant sur un planétoïde au temps ralenti, où règne l’esprit du jeu de Go. Sous le couvert d’une guilde de marchands, ces archivistes se sont donnés pour mission secrète de collecter la mémoire de l’histoire des civilisations. Mais c’était avant l’avènement de l’Empire..
Rien ne peut résister à l’Empereur YDA, qui semble immortel et qui sème la terreur, l’esclavage et la désolation à travers les galaxies, sauf peut-être une énigmatique planète 7, où habiteraient des êtres aux pouvoirs sans équivalent. L’apprenti Tiqa et ses Maîtres vont devoir parcourir l’espace et le temps pour la découvrir et tenter de soustraire l’humanité au plus grand péril auquel elle ait été confrontée.
Présentation de l’auteur.
Écrivain de science-fiction, Yann Quero a publié quatre romans : L’ère de Caïn ; Le Procès de l’Homme Blanc ; L’Avenir ne sera plus ce qu’il était ; et La Tempête de Mozart. Il a aussi coordonné quatre anthologies sur des thèmes de société comme le nucléaire ou les OGM. On lui doit également plusieurs dizaines de nouvelles et essais dans des journaux ou revues tels que Libération, Solaris, Lunatique, Galaxies, Etherval, Les Vagabonds du Rêve… et dans des anthologies chez Arkuiris, DreamPress, Lune écarlate, Rivière Blanche…
Avis de AF Lune.
Ainsi donc après le Septième guerrier, ma deuxième chronique concernera encore le chiffre 7 avec Planète 7. Le titre pourrait vous faire penser à « voyage vers la septième planète », très bon film de Sydney Pink de 1962, mais vous vous tromperiez. En premier lieu, parce que cet ouvrage emmène au-delà de notre système solaire, mais aussi parce que ce récit est plus qu’une simple histoire : ce roman peut se lire de plusieurs façons.
Tout d’abord, comme un récit d’aventures : l’auteur nous entraîne facilement à la suite de l’archiviste Tiqa qui doit retrouver la planète 7 pour avoir une chance de sauver l’univers d’un empereur qui semble immortel. Nous le suivons depuis son monde aseptisé où la connaissance et la logique font loi jusqu’aux lieux dangereux et inexploré de l’espace. Sa quête va confronter son enseignement avec une réalité bien différente. L’histoire est très bien contée et on prend plaisir à sa lecture.
Ensuite, comme un jeu de réflexions : Yann Quero utilise le chiffre 7. Il influence le récit, jusqu’à structurer la pensée et l’univers. Les mathématiques sont un langage. D’autres auteurs, dans leurs récits, ont utilisé l’idée que le langage pouvait influencer la pensée, voire la perception des hommes appartenant à la société qui l’utilise. Ici, de l’abstraction que constitue ce nombre se dégage une recréation de l’être humain. Comme si dans un langage, un seul de ses mots pouvait avoir une domination sur l’ensemble de la communication et par causalité sur la structuration de son utilisateur et sur l’environnement de celui-ci. C’est un jeu avec la réalité et les chiffres, dominé par le 7, qui nous amène progressivement vers la conclusion de l’ouvrage.
En résumé :
Au final, j’ai beaucoup aimé lire Planète 7. Il est l’un de ses rares livres qui donne à parts égales au lecteur la possibilité de simplement s’évader ou de réfléchir sur des concepts presque intangibles. Chacun y trouvera son compte.
—AF Lune