Transmutation, Celia Ibanez, avis d’Andréa Deslacs

Un avis d’Andréa Deslacs. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis ».

CouvertureDepuis quelques temps, je m’intéresse beaucoup aux livres audio, mais fidèle à mes goûts, j’étais en recherche d’un texte de SFFF. Or, ayant eu le plaisir de travailler avec Emmanuelle Lemée dans le cadre de Heaven Forest, j’avais hâte de réentendre sa voix, car j’aime beaucoup son timbre et son phrasé. J’ai donc pu avoir l’occasion d’écouter « H+, tome 1 : Transmutation », écrit par une auteure du Sud Est : Celia Ibanez.

Il s’agit d’un récit de science-fiction. Il se déroule sur une autre planète, dans une société divisée, avec d’un côté des miséreux chassant pour survivre, travaillant dans des mines, et mourant jeune ; et de l’autre une société moderne, technologique, du paraître et du pouvoir. On suit Venus Garcia, une jeune fille qui usurpe l’identité de sa mère pour remporter un concours d’écriture, ce qui lui permet d’accéder à la récompense suprême : acquérir des modifications corporelles jusqu’à devenir pratiquement un être virtuel.

Dès la venue de Venus dans ce nouveau monde de luxe, un attentat survint, car il existe des rebelles qui n’hésitent pas de faire des victimes pour ébranler le peuple et dénoncer le gouvernement totalitaire qui dirige la planète.

Le récit alterne donc des phases d’action et de découverte de cet univers. Le personnage de Venus est assez singulier. Par moment, elle est un peu naïve, émerveillée par un rien, pleine de curiosité et assez touchante dans ses amourettes. Et à d’autres, elle est d’une grande férocité, sans remords, ambitieuse et déterminée. J’ai beaucoup apprécié cette dernière caractéristique, car elle donne une couleur assez inattendue au récit.

Au niveau de l’écriture, à part quelques envolées lors d’interviews de l’héroïne, nous sommes dans un récit au style sans chichi, plutôt direct et moderne. La narration est à la première personne, ce qui permet de découvrir ce nouvel univers avec Venus, et d’avoir accès à ses pensées.

Or comme le dit elle-même l’héroïne : « Je ne peux m’empêcher de commenter tout ce que je vois, poser des questions, décrire chacune de mes émotions avec une exaltation incontrôlable. »

Le moindre détail du décor, des rencontres ou des mœurs sert de prétexte pour apporter des précisions sur l’univers. Tout occasion devient alors bonne pour une digression et des informations. Ça m’a rappelé les premières pages de Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne, par la profusion des petits détails. Si dans la première partie du récit, cela est agréable pour se plonger dans ce monde, j’aurais préféré qu’on se concentre davantage sur l’action et les enjeux politiques ou sociétaux lors de la seconde partie.

Au total, la version audio de ce récit est particulièrement réussie, avec une très belle lecture par l’actrice. Quant au texte, il est à conseiller pour les lecteurs de science-fiction qui ont besoin d’énormément d’éléments et de détails pour goûter à un univers.

— Andréa.