L’amour dans les Chroniques de Garandhay

Par Audrey Aragnou.

Eh bien il n’y en a pas… Ou pas comme mes amies l’auraient souhaité.

“On pourrait pas avoir un bisou ? Un tout petit ?”

Il y en aura un seul, celui d’Alikrata qui donne la mort. Il faut dire que ce n’est pas non plus le genre de la maison. Alikrata, reine de la mort ? Oui, elle va tomber amoureuse dans le tome 2 et son histoire prend de l’importance dans le tome 3. Malheureusement pas avec Kampagnol, autre seigneur protecteur de Garandhay qui offrirait bien tous les arbres de ses forêts pour retenir la femme-corbeau. Et on peut dire qu’Alikrata n’a pas forcément choisi l’amoureux le plus simple, le plus tendre parmi tous les personnages des Chroniques.

Alikrata, comme Jessica ou Schéhérazade est une femme combattante. Cela explique aussi pourquoi, non, on ne rend pas les armes devant un homme quand on est une Artémis. On monte à dos de tigre, on escalade les balcons (Schéhérazade) et on se bat. Fabrice amadoue la Princesse par ses yeux perdus ailleurs et ses histoires. Ils rejouent les 1001 nuits dans le tome 3, mais raconter des histoires ici devient vital, puisqu’il s’agit de sauver l’Empire en déliquescence grâce à la force créatrice de Fabrice. Sché se transforme en scribe pour sauvegarder Garandhay qui s’effrite de tous les côtés.

Vic et Jessica ? Ce n’était pas gagné non plus. Une rencontre dans le métro, Jessica perturbée par les promesses faites à son frère, dont celle de veiller sur le chrysanthème de la voisine, qui constitue pour elle une grosse responsabilité. Jessica, toujours entre deux conflits, comme le dit Fabrice au début du Tome 1. Vic est un prince sans royaume. Il a tout perdu, jusqu’à ses ailes qui lui ont été arrachées par le Maître. Il est devenu un de ses sbires par la force des choses. Et pourtant entre Vic et Jessica naît cette volonté commune de résister face à une tyrannie qu’ils refusent et qui va les souder contre tout.

Et puis, on a une pensée pour Phy, la femme vampire d’Elfmoragann. Le coup de foudre de Fabrice pour celle qui n’a pas tout à fait oublié son humanité et qui la retrouve brièvement le temps de la rencontre avec l’écrivain. Mais on n’échappe pas à la cité si facilement…

Et l’histoire du Fou, qui trouve enfin son explication dans le tome 3. Le personnage retrouve son identité blessée à la fin du tome 2 et l’amour disparu dans la suite. Là encore, rien n’est simple. Surtout lorsque l’amoureux qui revient du passé brûle tout derrière son passage pour se venger et retrouver le Mat. Encore une fois, pas d’amour tranquille. Pas d’effusions. Pas de trahison non plus. On se fait des promesses, et on les tient, quoi qu’il en coûte. Ensemble, on est toujours plus forts pour affronter les crocodiles dissimulés dans les rigoles en bas des trottoirs…

— Audrey