Par Andréa Deslacs.
Actuellement, dans mon roman, j’en suis à un point où certains événements doivent survenir. Or ces derniers nécessitent la présence de personnages spécifiques afin de les emmener plus loin dans le scénario, au bon endroit, au bon moment.
Tout cela est bien joli. Mais pourquoi tel personnage va-t-il prendre tel chemin ? Parce que son autrice a impérativement besoin que ledit perso soit ensuite là-bas à faire ceci ou cela ? La belle affaire ! Comme dit Iphégore Ossenoire : « En imaginaire, ce qui compte, ce n’est pas que cela soit réaliste, mais crédible » (et mes excuses, ô compagnon, si ta citation est autre ^^)
Parce que soyons francs, de base, mon héroïne qui va prendre la décision d’aller où je veux, pour faire ce que je veux plus tard, là, tout de suite, maintenant, elle en n’a strictement rien à faire de me faire plaisir, elle a d’autre chat à fouetter. Et tous ses petits vauriens de compagnons : pareil !
Que faire ? Je me suis donc penchée sur la question des « motivations » des personnages. J’ai pioché sur différents sites internet, surtout concernant ceux relatif à l’éducation. Il semble que certains se soient demander comment convaincre des gamins d’accepter d’apprendre quelque chose. Cela semble s’appeler la théorie de l’autodétermination. Et donc : l’utiliser cette théorie pour un roman, why not ?
Le fruit de ma collecte des différentes motivations a donné ceci :
** 3 besoins :
Besoins de compétence ?
(Je peux le faire, je dois le faire, je vais le faire !)
Besoin d’autonomie ?
(Je veux prouver que je peux le faire ! Virez de là et admirez-moi !)
Besoin d’affiliation ?
(Aimez-moi ! j’appartiens à votre groupe !)
** 6 motivations :
Motivation intrinsèque : par plaisir, de façon volontaire ou spontanée, sans attendre récompense.
(Faire du sport ! Waouh ! Trop bien ! 200 pompes encore et j’arrête !)
Motivation extérieure : par obligation vis-à-vis d’autrui, pour obtenir une récompense.
(Ma maman n’aime pas que je jette les mémés sous les roues des camions,
elle veut que je leur donne la main pour traverser.
Si je l’écoute, va-t-elle enfin m’aimer et me sourire ?)
Motivation introjectée (nom ir-retenable, copier-coller-le) : il s’agit d’agir suite à un sentiment de culpabilité ou par honte de l’apathie.
(Si je ne l’aide pas et qu’il meurt,
je vais m’en vouloir à moi et moi seul de n’avoir rien fait)
Motivation identifiée : par ambition, pour un motif instrumental
(pour qu’on me regarde avec un waouh dans les yeux
et que je devienne calife à la place du calife)
Motivation intègre : par éthique personnelle, par respect pour ses valeurs personnelles.
(Pour sauver les bébés phoques d’une usine de manteaux !)
Amotivation : Résignation
(Fichtre ! j’ai pas le choix… je dois les suivre,
Ce plan est vraiment pourri,
mais bon, quand faut y aller, faut y aller…)
***
Ainsi, j’ai pu mieux cerner la ou les motivations de mes personnages. J’ai pu affiner leurs différences de caractère, mieux saisir quels étaient les enjeux pour chacun d’eux, varier les motivations. Bref, j’ai enfin pu trouver des raisons valables et donc totalement crédible pour envoyer mon héroïne là où je voulais.
Mission accomplie !
— Andréa