Par Rachel Fleurotte.
Mes romans tournent essentiellement autour de l’imaginaire, du steampunk franc-comtois pour ma série Les Uchroniques Comtoises et la fantasy médiévale pour La Septième Prophétie.
Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, pour ces deux séries, j’utilise souvent la réalité pour créer mes univers et mes personnages, avec quelques méthodes simples que je vous livre ici.
Mes univers proviennent régulièrement de lieux que j’ai visités et que j’ai transformés en décors de ces romans, volontairement ou non.
Pour Les Uchroniques Comtoises, je m’inspire beaucoup de ma région natale et de certaines de ses villes, Besançon, Vesoul, ainsi que le château de Joux pour le premier tome. J’ai visité ou revisité ces lieux pour m’imprégner de leur ambiance, je me suis installée parfois avec un carnet pour décrire l’endroit tant que je m’y trouvais, et j’ai aussi pris des photos qui me servent à travailler une fois rentrée chez moi.
J’utilise aussi des livres avec des reproductions d’époque pour me retrouver au cœur de ces endroits au début du XIXème siècle, qui m’aident à reconstituer la Belle Epoque dans mes livres.
Mais parfois, un simple voyage de vacances peut avoir de grandes conséquences.
Alors que j’approchais de la fin de l’écriture des deux premiers tomes de la Septième Prophétie, j’ai séjourné à Rhodes, dans la vieille ville. Très vite, une sensation m’a frappée, celle de me trouver au cœur de mon roman, dans les rues de Ranxora, la ville où se déroule le tome 2. En entrant dans un lieu, j’avais l’impression de pénétrer chez mes personnages. Quand je me promenais dans les larges fossés qui entourent la ville au pied des murailles, j’étais projetée hors du temps.
Très vite, j’ai modifié la physionomie de Ranxora, pour la rapprocher de la vieille ville de Rhodes, mais pas seulement. Le monastère de Filerimos est devenu le Temple de la Déesse Lune, j’ai réécrit toute sa description assise sur une marche, au cœur du lieu, et j’avais l’impression de voir mes personnages évoluer devant moi.
Désormais, à chaque voyage, je laisse mon imagination en éveil, et parfois l’inspiration surgit.
Quand je créée mes personnages, je travaille beaucoup sur leur personnalité, pour leur donner du relief, du caractère, et les rendre aussi crédibles que possible.
Pour m’aider à les caractériser et à les décrire, je réfléchis souvent à mon casting idéal, aux actrices et acteurs que je verrais dans leurs rôles. Cet exercice me permet ensuite de les décrire plus précisément, car je leur ai donné un visage.
Parfois, je m’inspire aussi de personnes de mon entourage, comme des clins d’œil ou des hommages. J’ai déjà fouillé de vieux albums photos de famille pour esquisser leurs traits, et je leur donne les prénoms de leurs modèles. Cela peut conduire à un jeu avec mes proches qui peuvent chercher à les retrouver, tout en les rendant plus vivants pour moi.
— Rachel