Quelques réflexions sur le juste prix d’un ePub

Par Andréa Deslacs

Actuellement, je suis un peu désarçonnée par le prix des ePubs que je convoite. J’en ai repéré certains grâce à des pages d’échanges entre lecteurs de SFFF (je suis les Mordus de lecture, par exemple, très bonne page).
Or, certains titres que j’ambitionne dépassent souvent les 10 euros pour une version numérique.
De façon générale en ePub, Mnemos est juste sous 10 euros, Bragelonne a des nouveautés à 13 € et des anciens best-sellers à 6 euros, les Moutons électriques varient de 6 à 13, Albin Michel varie de 8 à 13 euros, les Forges de Vulcain vont de 15 à 18 euros. Et certains indépendants sont à 12 euros. Chez Hydralune, ça va de 5 à 8 euros. Et le plus souvent, le prix d’un ePub n’a strictement rien à voir avec son épaisseur (et donc rien à voir avec l’ampleur de l’aventure proposée et de la durée de lecture).

On rappelle le prix du livre papier se décompose en :
30 à 40 % pour le libraire
10 % pour le diffuseur
20 % pour le distributeur
30 à 40 % pour l’éditeur (+le correcteur, le maquettiste), l’auteur, la couverture, l’impression, les frais d’envoi et de retour.
Pour l’ePub : pas d’impression

Or, on nous répète que l’augmentation exponentielle du prix du livre papier est due à l’augmentation du prix du papier et de l’énergie…
Donc, quoi dans le numérique ? C’est le prix d’internet (électricité) qui flambe ?
Et le diffuseur/distributeur ? Ont-ils encore un rôle ? Oui, il y a toujours des intermédiaires qui proposent de mettre un roman en lignes sur les grandes plates-formes de libraires, mais quel intérêt vraiment pour leur déléguer cette tâche pour du numérique, où on ne démarche PERSONNE pour avoir le livre en ligne, et où on peut se faire tout seul un compte, sans avoir des frais de port.

Bref :
Pas de frais d’envoi, pas de frais de retour.
Pas d’impression
Pas besoin d’intermédiaire entre éditeur et de nombreuses librairies en ligne
Entre papier et numérique, on a souvent 50 % de différence de prix.
On a enfin l’impression que l’auteur est mieux rémunéré sur le numérique. Mais a-t-on vraiment l’alchimie : 30 à 40 % libraire, +/– 10 % d’intermédiaire quelconque, +/ – 50 à 70 % éditeur-auteur ?

Si le prix du papier continue de s’envoler (genre 30 euros le bouquin standard), va-t-on garder un prix de l’ePub à 50 % du prix du papier, ou sommes-nous sur des prix désormais fixés ? Genre dans 2 ans, des e-pubs à 15 et 20 euros ?

Avec l’immatérialité, il y a toujours de détestable sentiment qu’on achète du vent, que le support peut disparaître, qu’une évolution informatique fera disparaître des supports. Et là pas de doute, le livre lui, s’il est bien conservé, peut durer des siècles…

— Andréa