— Un univers steampunk
Alors que Ceux du mercure n’était encore qu’une vague idée, je travaillais sur un projet de fantasy assez sombre, à une période où les nouvelles venant de ma famille avaient plutôt tendance à être plutôt mauvaises qu’autre chose. Un jour, j’ai reçu un appel de ma mère qui m’annonçait encore une complication ; je me souviens avoir raccroché, avoir regardé mon écran et la scène que j’étais en train de corriger (une scène de torture assez brutale) et m’être dit : « bon, le prochain roman sera une comédie ».
À peu près à la même époque, j’ai commencé à écouter le groupe Abney Park et je suis tombée amoureuse de leur chanson Victorian Vigilante. J’ai commencé à coucher mes idées sur le papier et peu à peu, l’univers de Ceux du mercure a émergé.
Je voulais écrire une histoire steampunk, dans un univers qui m’était propre. L’Angleterre victorienne avait déjà été exploitée par beaucoup d’auteurs talentueux, j’avais envie d’autre chose, alors j’ai fait mes recherches.
L’île de Kerys doit beaucoup à la France de la Belle Époque. Elle a à peu près la même histoire (un Empire qui a laissé la place à une République après une période de troubles) et la même structure politique (une République parlementaire, avec son lot d’instabilité politique, de magouilles et de trahisons). J’aime cette époque parce qu’elle est pleine de contrastes et de contradictions, parce que c’est une période où la société a beaucoup évolué, notamment au niveau des droits fondamentaux (droits des femmes et des travailleurs, par exemple) même si de nombreuses avancées restaient encore à accomplir.
Contrairement à la France de 1890, la morale kerysienne est bien moins stricte, parce que, confrontée aux Abominations, la société a dû évoluer. La religion est moins présente, et la science a bien plus d’importance. La place des femmes est plus enviable : parce qu’elles ont dû travailler et qu’elles doivent aussi lutter contre les Abominations, elles ont accès à des postes à responsabilité.
Kerys est aussi bien plus avancée dans certaines technologies, notamment en horlogerie et en mécanique, ce qui explique la création des androïdes.
Côté art, j’imagine le style kerysien comme un mélange entre de l’architecture classique et de l’Art Nouveau. Parce que j’aime l’Art Nouveau et que son côté flamboyant colle bien avec la personnalité des Victoriens, je trouve.
Pour ceux qui en voudraient plus, voici mes tableaux Pinterest : Sainte-Victoire, ses rues, ses restaurants et ses cabarets, ses intérieurs…
— Les Abominations
J’adore Lovecraft, c’est l’un de mes auteurs préférés, et le bestiaire de Ceux du mercure lui rend clairement hommage.
Les Amorphes sont inspirés des Shoggoths, qui apparaissent notamment dans les Montagnes hallucinées.
Les Pantins me sont venus après avoir vu des illustrations de JDR dépeignant Hastur, vêtu de haillons jaunes.
Pour les Tentaculaires, je pense que la référence est assez évidente.
Les Bêtes de la nuit sont des Chiens de Tindalos.
Les Masques ne viennent pas directement de Lovecraft, même si on trouve une imagerie similaire à ce que je m’imagine dans le JDR.
Les Ombres, parce que je voulais quelque chose d’intangible et de ténébreux.
Quant aux Indicibles, eh bien il faudra lire le roman pour savoir de quoi il retourne ^^
Pour ceux qui voudraient aller plus loin, vous pouvez voir mon tableau pinterest sur les Abominations. Sinon, je vous conseille le site Pronomicon, qui regroupe des gens très doués et fans de Lovecraft.
— Les personnages
Ceux du mercure possède une assez riche galerie de personnages, et voici quelques informations sur eux, avec quelques inédits…
Honoré Rocheclaire
Honoré a vingt-sept ans au début de l’histoire et est célibataire, au grand désespoir de son oncle… Honoré est coureur de jupons et ses airs débonnaires pourraient laisser penser qu’il n’a que la fête en tête, mais ce serait oublier qu’il s’agit d’un redoutable combattant.
Physiquement, il est de taille moyenne, assez athlétique, brun aux yeux verts.
Je n’avais pas de personne en tête pour le représenter, jusqu’à ce que je voie « The Night manager », avec Tom Hiddelston, qui est à la fois charmant, implacable et un vrai cœur d’artichaut, tout comme Honoré !
Artémise Bouquet
Jeune femme timide, fille d’une relation illégitime entre un médecin et son assistance orchidienne, Artémise est le médecin en chef de la caserne nord de Sainte-Victoire.
Sa réserve cache un tempérament de feu et des nerfs d’acier, qui vont se révéler au cœur de l’action.
Je vois Artémise comme une jolie femme, avec beaucoup de charme, même si elle n’en a pas forcément conscience. J’ai eu un choc un jour en regardant la série Merlin et en voyant Angel Coulby dans le rôle de Guenièvre. Elle est capable de passer de simple servante maladroite et adorable à reine charismatique, elle ferait une Artémise parfaite.
Erika Zhaan
Les amateurs de Lovecraft auront repéré le clin d’œil et sauront sûrement à quoi sert son violon. Pour les autres, il faudra lire le livre ^^
Erika peut paraître froide et manipulatrice, mais elle a bon cœur et est loyale. Elle n’a pas eu une vie facile et a beaucoup de colère et de rancœur. L’histoire montrera comment elle évoluera…
Erika est une femme d’une beauté époustouflante, le genre qui parvint à rendre les hommes idiots rien qu’en leur souriant.
Physiquement, je n’ai pas d’actrice en tête. Quoi que Scarlet Johansson ferait une bonne candidate…
Maximilien Rocheclaire
J’aime bien les savants fous, ceux qui connaissent ma série de la Ligue des ténèbres peuvent en témoigner.
La différence avec le professeur Nutter est que ce dernier est vraiment fêlé, tandis que dans le cas de Maximilien, on peut s’interroger sur la vraie nature de sa folie…
Eléonore Monsont
Jeune fille venue d’une famille modeste, elle a bénéficié de l’ouverture des universités kerysiennes aux femmes et a même réussi à décrocher une bourse d’études. Ses brillants résultats lui ont valu d’être propulsée lieutenant scientifique de la caserne.
Malgré sa timidité, elle s’est rapidement intégrée et a même noué une amitié avec Adélaïde Boulanger, qui pourrait même aller au-delà de la franche camaraderie.
Au cours d’une discussion, Andréa Deslacs m’a fait remarquer que nous avions dans nos amis une Éléonore : la correctrice de Heaven Forest. Discrète, timide, mais implacable quand il s’agit de mener son devoir. Je suis sûre que beaucoup de personnes ont une Léo dans leur entourage.
Ripley
Clin d’œil totalement assumé à la saga Alien, Ripley a les mêmes méthodes de négociation que son homologue : dans le doute, on passe tout ça au lance-flamme.
Ripley est implacable, redoutable au combat, et très drôle malgré elle. Les petits jeunes de la caserne ont pris l’habitude d’évaluer le danger potentiel d’une situation en fonction de l’armement que Ripley embarque pour aller au combat.
D’apparence très froide et hiératique, on peut dire que Ripley cache beaucoup plus de subtilité que son amour des gros calibres et de la manière forte pourrait le laisser entendre. Elle risque d’en surprendre plus d’un…
— La mode de Ceux du mercure
Je suis une passionnée de mode XIXe et début XXe, et j’ai donc une image assez précise de la manière dont les personnages sont habillés.
Artémise porte plutôt des tenues simples et plutôt de couleur sombre, de manière à ne pas trop attirer l’attention sur elle. Elle pourrait porter des tenues masculines, mais se sent plus à l’aise et plus décente en robe, même si, quand la situation l’exige, elle arbore l’uniforme des combattants.
Erika est une fashion victime, très à la pointe de la mode (à noter que, historiquement, les actrices et demi mondaines à la fin du XIXe siècle étaient les prescriptrices de tendance).
Elle aime le bleu et le vert, et les matières riches et nobles.
Honoré est un dandy. Il aime être bien habillé, les vêtements raffinés et les accessoires. Lui et Erika se rejoignent sur ce point : être parfaitement élégant en toutes circonstances est une nécessité absolue…
Maximilien Rocheclaire… Autant ne pas parler de la manière dont il est habillé ^^
Pour les curieux, voici mes tableaux Pinterest pour :
Honoré
Erika
Artémise
ainsi qu’un tableau plus généraliste sur les vêtements
et un sur les sous-vêtements
https://www.pinterest.fr/sombrefeline/ceux-du-mercure-sous-v%C3%AAtements/
— Les Brigades du mercure
Les Abominations ont attaqué l’Austrénie dès 1805, mais l’île de Kerys a été épargnée jusqu’en 1845, date de l’attaque sur Sabléglise. Assaillie par les Abominations et pilonnée par la marine qui tentait de contenir l’invasion, la ville fut détruite et les habitants subirent de lourdes pertes.
Suite à ce triste épisode, l’Empereur qui gouvernait alors Kerys décida de débloquer des moyens et de créer les brigades du mercure, chargées de traquer et d’abattre, mais aussi d’étudier les Abominations.
La chute de l’Empire et son remplacement par une République quelques années plus tard n’enraya pas le projet, car parfois les politiques parviennent à s’accorder pour prendre de bonnes décisions.
Les brigades du mercure sont réparties dans les grandes villes de l’île. Chaque caserne est sous les ordres d’un commissaire, qui lui-même rend des comptes au ministre de la Sûreté intérieur et au maire de la ville où l’unité est basée.
La brigade la plus importante est bien évidemment celle de Sainte-Victoire, qui compte deux casernes, la sud pour les combattants et la nord pour les scientifiques. Techniquement, le commissaire Simonet dirige ces deux casernes, même si les savants ont une certaine tendance à n’en faire qu’à leur tête.
Octave Simonet travaille en relation avec le maire de Sainte-Victoire Lebrun et le secrétaire à la Sûreté Moret, bien que les mauvaises langues pourraient arguer que ces deux derniers ne sont que des pantins que le commissaire fait danser à sa guise.
Les mercuriens s’organisent selon différents corps : les combattants (la branche principale), les mécaniciens, les pilotes, le personnel médical, les scientifiques, mais aussi les administratifs chargés de la bonne marche des brigades.
Tout ce petit monde vit à la caserne ou à proximité et donne aux lieux une ambiance de ruche affairée.
Comme d’habitude, plus d’images sur mon tableau Pinterest :
— Les androïdes
Fleurons de la science kerysienne, les androïdes sont un héritage des travaux d’horlogerie et de mécanique du XVIIIe siècle. À l’instar de la noblesse française, la bonne société kerysienne s’est passionnée pour les automates et autres marionnettes animées.
Mais contrairement aux Français, les Kerysiens ont dû poursuivre leurs recherches dans le domaine, en raison de la menace causée par les Abominations. Quelques pionniers se sont attachés à développer les premiers androïdes, mais le pas fut franchi par Olympe Rocheclaire, brillante femme de science et épouse du professeur Maximilien Rocheclaire.
Ses travaux, brutalement arrêtés par sa mort lors de la tragédie de Sabléglise, furent repris par son mari quelques années plus tard et aboutirent à la création des androïdes kerysiens, dont la plus célèbre reste Ripley.
Les androïdes sont composés d’une structure métallique, sur laquelle vient se greffer de la chair d’Amorphe modifiée pour former les muscles, le système nerveux ainsi que le cerveau. Par-dessus, on ajoute un blindage en titane et de la peau artificielle en sève d’hévéa.
La plupart des mercuriens considèrent les androïdes comme des sortes de chiens savants : on peut leur apprendre des tours, et à réagir à des situations données, mais ils ne sont pas intelligents à proprement parler.
Maximilien Rocheclaire pense différemment et a éduqué Ripley en ce sens, lui apprenant plutôt à chercher les réponses par elle-même. L’histoire dira s’il a eu raison…