Kerys – Ceux du mercure (T1)

Tome 1 – Darkwood

Les passions d’Aely
Les pipelettes en parlent
Les sortilèges des mots
Prose Café
Les mots de Nanet


Les passions d’Aely :

Je peux le dire maintenant, lire le recueil de nouvelles « Nouvelles de Kerys » avant fut une belle idée. Car même si j’aurais pu largement apprécier la qualité de plume et de scénario de Catherine Loiseau sans ça, j’y aurais perdu quelques informations intéressantes et une ambiance qui m’a bien aidée à me plonger sans filet dans ce roman.
J’ai adoré retrouver les personnages des nouvelles comme Honoré de Rocheclaire, Artemise , Erika ou Ripley mais aussi les inventeurs foldingues que sont l’oncle Maximilien de Rocheclaire et son comparse et complice en inventions loufoques Legrand.

Pour vous situer un peu le contexte, cet univers est constitué de plusieurs états qui subissent les attaques de créatures bizarres et dangereuses appelées Abominations. Chaque état a créé ses défenseurs en fonction de ses trouvailles en armement mais surtout de ses richesses.
Une grande inégalité règne ainsi entre eux et crée des inimitiés même entre membres des brigades de défense.

Honoré de Rocheclaire fait partie des brigades de mercure, sur l’île de Kerys. Ile aux revenus suffisants pour se payer des armes en bon état, les changer et continuer à garder un semblant de vie sociale et animée dans ses rues. Dandy et galant homme en plus d’être un très bon combattant des forces des brigades du mercure il va être ici au cœur de l’aventure.
Lorsqu’une bombe explose au cœur de la ville, lui et quelques-uns de ses amis font partie des premiers sur place pour en démordre avec un éventuel assaillant.
Le commissaire …, ennemi juré d’Honoré depuis une histoire entre ce dernier et son épouse, tente de lui mettre sur le dos nombre de faits non avérés. Et quand des éléments de l’enquête semblent mener droit aux brigades du mercure, cela ne s’arrange pas.
De plus, comme si un ennui ne pouvait arriver seul, les Abominations qui s’étaient tenues jusqu’alors assez tranquilles, ont repris les hostilités. Et leur façon de faire a changé au grand dam et hélas désespoir des brigades.

Voici donc Honoré en quête de vérité. Qui est à l’origine de cet attentat ? Pour quelles raisons essaie-t-on d’impliquer les brigades du mercure ? Et surtout pourquoi les Abominations semblent-elles évoluer là ou en quarante ans elles ne l’avaient jamais fait ?

Tout cela ne serait-il qu’un complot des états voisins ?

Car la richesse et le développement en armement est loin d’être le cas dans les autres états. Outre une lutte contre les Abominations depuis plus longtemps, ses états sont pauvres et peu enclins au modernisme par manque de moyens mais surtout d’ouverture d’esprit.

Ainsi Sainte-Victoire la capitale de l’île de Kerys est-elle le siège d’une vie assez festive et colorée, riche en dandies et belles dames. Mais aussi en inventeurs et scientifiques. Elle a l’avantage aussi, quoique récent de laisser aux femmes le droit d’entrer dans les universités et Artemise est un exemple magnifique de travail acharné et de réussite malgré un métissage que d’aucuns considèrent encore d’un mauvais œil jaloux et raciste. D’autres jeunes femmes vont avoir la part belle dans ce récit, et j’ai adoré les suivre dans leur évolution et leur émancipation.

Erika quant à elle vient d’Austrénie. Là-bas les femmes n’ont qu’un rôle décoratif et ménager. Alors pour elle, Kerys est à la fois l’ennemi et la tentation. De plus Honoré lui fait de l’œil et elle n’y est pas totalement insensible. Mais sa mission est son but premier et ce qu’elle va apprendre pourrait bien changer la donne face aux Abominations mais aussi face aux kérisiens.

Un autre point qui pourrait devenir important, que cache donc Maximilien de Rocheclaire à tout le monde ? Les rares indices, qui vont nous être dévoilés subrepticement, sont inquiétants tant pour la santé du cher homme que pour l’avenir de Kerys.

Alors ce n’est pas compliqué, arrivée là de ma chronique je pourrais vous dire tout le bien que je pense des personnages, de leurs caractères complexes et attachants, de ces scènes d’action qui frisent le cinéma grand écran, ou de cette intrigue qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout.
Mais je risquerais de spoiler un peu, de montrer de la préférence ou du dédain selon les informations reçues et ce serait vous gâcher cette lecture qui en vaut largement la peine.
Je dirais simplement que j’avais beaucoup apprécié la plume de Catherine Loiseau en découvrant sa série steampunk humoristique « La ligue des ténèbres ». Les personnages déjà étaient bien campés et nous emportaient dans leurs aventures délirantes avec délectation.

Ici l’univers de Kerys est empli d’images, de créatures et d’inventions qui font vibrer l’imagination du lecteur. Les Abominations et leur classification apporteront quelques éléments connus ou plutôt souvenirs aux lecteurs du défunt Lovecraft. Les descriptions sont visuelles et vivantes, les personnages ont tous un petit quelque chose qui les rend unique et différent.
Je ne saurais dire à qui va ma préférence car ils ont tous un côté fragile derrière une solide carapace de force et de fierté pour certains.
C’est donc un premier tome qui tient ses promesses de nous emporter avec lui et qui laisse un goût de trop peu une fois la dernière page tournée.
Je remercie encore une fois l’auteure de sa confiance. Je savais que je ne serais pas déçue mais pas que j’en redemanderais aussi vite 😉

Lien : http://lespassionsdaely.canalblog.com/archives/2017/12/10/35942924.html


Les pipelettes en parlent :

J’avoue qu’en ouvrant Ceux du Mercure sur ma liseuse j’ai été un peu refroidie par la police et j’ai eu peur de ne pas parvenir au bout de la lecture. Pas de saut de ligne, pas d’alinéa. Sans doute était-ce dû à la version en ma possession mais quand même, cela m’a refroidie.

Et puis, je me suis lancée. Et là, ni la police ni les espacements n’ont plus eu d’importance. Je suis rentrée dans l’histoire en un rien de temps, portée par un style très simple et une excellente intrigue. Après quelques chapitres de mise en place et de présentation des personnages, je n’ai plus refermé le livre. L’histoire se déroule à un rythme assez rapide sans pour autant donner l’impression de brûler les étapes.

J’ai particulièrement apprécié les descriptions des lieux qui m’ont permis de bien me projeter dans la ville de Sainte Victoire : ses ruelles, ses entrepôts abandonnés, sa caserne et ses dirigeables. Les allusions aux autres villes m’ont donné envie de les découvrir. Je verrais bien dans les prochains tomes (car oui, je vais les lire, c’est sûr !).

Quant aux personnages, ils sont tous très charismatiques et complémentaires. J’avoue avoir eu un peu de mal avec celui d’Honoré au début, mais les liens qu’ils tissent avec les autres protagonistes en font très vite un héros intéressant. Erika et Artémise ne sont pas en reste. Belles, rebelles et très intelligentes, clairement, sans elles l’histoire ne serait pas la même. Une petite pointe de folie avec Maximilien et Léandre, et de stratégie avec le Commissaire Simonet (mon préféré dans ce tome) et voilà une équipe prête à en découdre avec les Abominations.

Au sujet de ces dernières, je n’ai pas été convaincue par leurs descriptions. J’ai eu du mal à me les représenter (ou alors est-ce leur charme troublant qui a opéré sur moi !), et le fait est que je n’ai pas ressenti de peur face à elles. En revanche, j’ai eu de belles, et parfois fortes émotions lorsque les personnages les rencontraient. De fait, je ne m’attarde pas là-dessus car c’est pour moi un point sans grande importance.

La fin de Ceux du Mercure est particulièrement triste et émouvante. J’avoue avoir versé quelques larmes pour Maximilien et sa famille. Mais le cliffhanger des dernières lignes me motive définitivement à lire la suite.

En bref : de belles tenues Nouvelle Époque, des armes qui font « boum », un trio particulier, de l’humour, de la tristesse. Un concentré de bonnes choses pour faire un bon roman.

Lien : http://lespipelettesenparlent.com/2017/11/ceux-du-mercure-catherine-loiseau/


Sortilège des mots :

Je tiens à remercier Catherine Loiseau de m’avoir proposé ce service presse et de m’avoir surprise avec la dédicace. Si j’ai accepté de le lire, c’est tout simplement parce que c’est du steampunk. L’autre raison est qu’il semblerait que ce soit lovrecraftien (j’avoue ne pas encore en avoir lu donc je ne peux pas juger mas c’était une entrée en matière).

J’ai eu un début difficile lors de ma lecture mais le roman n’y est pour rien. Pourtant, je me suis fait peur. Je ne comprenais pas que je puisse ramer alors que je lis un roman d’un genre que l’aime particulièrement. J’ai eu très rapidement la question. J’avais besoin de lire autre chose avant. Une fois fait, j’ai pu réellement savourer la qualité de ce roman.

On rencontre le capitaine Rocheclaire. J’ai bien cru que j’allais le détester avec son côté homme à femmes. Heureusement, c’est un personnage bien plus complexe. Dommage qu’on le voit si souvent à observer les femmes même si les scènes sont souvent très drôles puisqu’il est très vite embarrassé. Son oncle est un personnage fantasque qui m’a émue surtout à la fin avec son ami Léandre que l’on a si peu vu. J’aurais aimé en savoir plus. Éléonore est ma deuxième chouchoute. Un garçon manqué à l’intelligence remarquable. La doctoresse, Artémise, est le personnage qui évolue le plus au fil du roman. J’ai adoré son caractère bien trempé. Dommage qu’elle est accepté si facilement quelque chose avec le capitaine Rocheclaire. Mais le meilleur personnage de ce roman, c’est Ripley, l’androïde créé par l’once, Maximilien. Quelle génie ce personnage. Je l’ai juste adoré.

Concernant l’intrigue, elle est très vite addictive. On pense pouvoir s’arrêter à la fin de la situation présentée mais une autre s’enchaîne après les explications. Comme on veut tout savoir et tout comprendre, on est obligé de garder le livre en main. Les révélations sont surprenantes. Je ne m’y attendais pas. Ça m’a permis de comprendre pourquoi le roman n’a pas été mis dans une autre classification. Même le commissaire se fait avoir (un personnage malin et sournois qui n’a pas fini de nous surprendre non plus je pense). L’action est remarquable et très bien écrite. L’auteure nous permet de respirer pendant les combat mais pas trop non plus.

J’ai quand même eu une appréhension avant ma lecture. Lorsque je l’ai reçu, je me suis aperçue que le cerveau avait quand une capacité incroyable à effacer ce qui fait peur. Lorsque j’ai vu qu’il était question d’horreur, je me suis dit que j’allais avoir du mal sur certains passages. Finalement non. Je reste curieuse de savoir ce qui se cache derrière les créatures créées par l’auteure. On ne sait rien pour le moment mais on nous en dit suffisamment pour les redouter autant que les soldats.

Un autre point qui m’a surprise : l’écriture. En effet, on suit l’histoire du point de vue de plusieurs personnages mais ce n’est jamais précisé. Ça ne m’a pas gêné du tout. Bien au contraire, cela me paraissait tellement évident que je ne m’en suis rendue compte que tardivement. C’est tellement fluide et tellement bien travaillé que le lecteur n’a pas le temps de se dire “tiens on a changé de point du vue”. On est dans l’histoire et on la lit de bout en bout.

En bref, ce roman m’a surprise a bien des égards. Certes, il y a quelques stéréotypes mais comme ils sont détournés, on en rit beaucoup. Pour le reste c’est intelligent, surprenant et efficace. Je lirais la suite avec plaisir. J’espère avoir des réponses à mes questions.

Lien : https://lessortilegesdesmots.blogspot.fr/2017/11/ceux-du-mercure-tome-1-kerys-de.html


Prose Café :

Merci à la maison d’éditions Hydralune et à Catherine Loiseau de m’avoir permis de lire ce livre.

Deux articles d’affiler de cette maison et franchement, c’est du pur plaisir.

J’aime beaucoup le style de Catherine, c’est une plume fluide, moderne.

L’assemblage des personnages, histoire et univers est vraiment bien fait. L’équilibre est tout juste excellent. Nous nous imaginons aisément à Sainte-Victoire. Nous y suivons les personnages tant dans leurs aventures que dans leurs émotions et sentiments.

D’ailleurs, leurs interactions sont cohérentes avec l’univers steampunk de l’histoire avec ses.. J’aurai bien dit stéréotype mais ce n’est pas le mot qui convient, je dirai plutôt avec les mœurs qui avaient cours au XIXème siècle.

Mon personnage préféré est bien sûr Maximilien, il est excellent, puissant, touchant. Bref il est bon quoi.

Le trio capitaine/doctoresse/actrice est juste à mourir de rire.

Oui car ce n’est pas que du steampunk mais aussi beaucoup d’humour. En plus c’est vraiment bien intégré à l’histoire. L’auteure n’en fait pas de trop. Encore une fois bien équilibré.

L’univers steampunk que l’auteure nous propose est assez… Hummm… déroutant !

Il y a des androïdes de combats mais dans le même temps ils n’ont pas encore développé la radio sans fil. Pour le coup j’ai un peu tiqué. Mais bon, ce n’est qu’un détail.

Par contre ce qui m’a beaucoup gêné, ce sont les répétitions à partir d’à peu pré la page 100. Ça ne gâche pas l’histoire mais… Passons !

A part ces deux détail j’ai vraiment pris un grand plaisir à lire cette histoire que je ne peux que vous conseiller. Si je l’avais lu plus tôt, je l’aurai certainement proposé au Prix littéraire de l’Imaginaire BooktubersApp 2018, malheureusement c’est trop tard.

Je suis impatient de lire la suite !!! Surtout avec une fin pareil.

Je vous souhaite une très bonne lecture !

Lien : http://www.prose-cafe.fr/leblog/ceux-de-mercure-de-catherine-loiseau/


Les mots de Nanet :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance Steampunk domine et nous entraîne dans un univers riche où monstres et robots humanoïdes côtoient les lampes à gaz.

Pour mémoire, je vous donne la définition de PocheSf du steampunk :
Le terme « steampunk » désignait initialement des œuvres se déroulant dans le cadre du 19e siècle victorien, en particulier à Londres où s’esquissaient les prémisses de la société industrielle. Un journaliste américain, Douglas Fetherling, l’a défini comme un genre qui imagine « jusqu’à quel point le passé aurait pu être différent si le futur était arrivé plus tôt », ce qui ressemble quelque peu à la définition de l’uchronie et à une imitation d’anticipation de l’époque. Néanmoins, le steampunk ne s’embarrasse pas de plausibilité scientifique, et n’a donc pas besoin pour exister du fameux point de divergence qui caractérise l’uchronie.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article de Monde du livre

Mais le roman de Catherine renferme bien d’autres mouvances, et des bestioles flippantes issues des méandres torturés de son esprit et qui sont de véritables « Abominations » affamées de chair humaine, si possible celle des héros du livre.

Entre armes de destruction massive, explosifs, harnachement de cuir et de cuivre, et aérostats, tous les éléments dignes de Jules Verne plantent le décor, alors que les robes et les jupons rivalisent de soieries savamment dosées. Un bel ensemble. Quand au mercure, chut…

CHARISME ET FÉMINISME
Je retiens de cette lecture, outre une plume agréable, des personnages charismatiques. Que ce soit Ripley (j’adore !) ou Artémise, les femmes ont la part belle et de vrais rôles, ce qui change de beaucoup de romans SF ou fantasy.

Certes, c’est une femme qui écrit et pour une fois, on ne cantonne pas les héroïnes à des rôles de méchantes, potiches ou amantes. Ici, elles prennent des risques, des décisions et malmènent Honoré en d’affriolantes levées de jupons et autres coquetteries tout aussi drôles qu’efficaces. Mais derrière ces artifices, les caractères de ces dames et leurs cursus démontrent que le sexe dit faible ne mérite pas ce surnom.

La seule qui m’ait déplu, au départ, se nomme Erika. J’ai eu beaucoup de mal à la cerner (bravo) et j’ai peu à peu ressenti une ambivalence envers elle (rebravo). Éprouver des sentiments en lisant un personnage est une preuve de réussite !

Du coup, le personnage qui m’a moins plu (puisqu’il m’a laissé de marbre) c’est le commissaire. D’un autre côté, c’est un personnage secondaire.

Je ne vous en dirai pas plus sur Honoré (hum…) Maximilien (quel génie) et Léandre (comme mon propre héros ^^), car ce sont des perles à découvrir.

LES MONSTRES
Les auteurs inventent des monstres, parfois. Ceux de ce livre sont effrayants. Les premiers cherchent à boulotter les corps et en arrachent sauvagement des morceaux (sic), ce qui est déjà affreux.

Mais, plus on monte dans la hiérarchie de ces êtres venus d’ailleurs, plus leurs talents se concentrent sur les pensées, les aptitudes mnésiques et autres joyeusetés.

Brrr… bref, si vous aimez les méchantes choses pas gentilles qui foutent la frousse et torturent psychologiquement après avoir tenté la méthode douce : démembrement et éventration… (quoi ? Même pas peur !)

HEUREUSEMENT, UN BRIN DE ROMANCE…
Derrière ces passages sanguinolents et traumatisants (enfin, si, un peu peur), Catherine a concocté une, non, deux jolies romances. Mais la plus belle histoire reste la relation entre Maximilien et Ripley !
Mon seul micro bémol potera sur quelques redites au fil des pages.

Je lirai la suite avec un immense plaisir et je remercie Catherine pour cette découverte.

AU FINAL
Les mots pour : style, steampunk, SF, Monstres, romances, Femmes

Les mots contre : (j’ai droit de dire que pour une fois j’aurais aimé un peu de manichéisme ? Non ? bon, ben pas de vrai bémol)

En bref : Un très beau premier tome ou le fond et la forme s’accordent pour nous conter des aventures riches et saugrenues. Ripley Power !

Lien : http://www.lesmotsdenanet.com/2017/11/ceux-du-mercure-kerys-de-catherine.html