Un avis de lecture de Audrey Aragnou. Souvenez-vous : « autant de têtes, autant d’avis »
Laurent Gaudé écrit des récits inclassables aux allures intemporelles, où les frontières se dissipent également, à la limite du conte fantastique par l’ambiance étrange qui y règne. J’ai retrouvé dans ce roman ce qui m’avait touchée dans la Mort du roi Tsongor, qu’il avait rédigé quelques années plus tôt. C’est un roman d’amour filial, de vengeance et de mort.
Racontée par Malaka, le fils de Salina, l’histoire se déroule dans une Afrique qui ne sera jamais nommée en tant que telle. Il cherche un tombeau pour sa mère qui vient de décéder et traverse des contrées ensablées et lointaines jusqu’à parvenir à une ville où il rencontre Darzagar. Ce vieil homme qu’on prend d’abord pour un mendiant est en réalité un passeur qui attend depuis des années la venue d’un étranger qu’il devra aider et Malaka semble être cet homme. La mission de Darzagar est de transporter les morts en barque à l’île du cimetière. Il faut raconter l’histoire du défunt et la nécropole, dotée de sa volonté propre, ouvre ses portes si elle décide d’accepter le mort en fonction de la qualité du récit.