Jamais les ailes ne se brisent

Auteur : A.F. Lune
Genre : Science fiction – Space OpéraPublic : adulte et jeune adulte

L’Église de l’Évangile de la Néonativité a découvert un vaccin permettant une longue vie. Celui-ci est exclusivement donné aux personnes âgées qui acceptent de quitter la Terre pour coloniser Mars sous sa protection.
Mais quels sont les véritables buts de cette Église ? Quelle est cette compagnie de mercenaires censément disparue cinquante ans plus tôt et qui se dresse face à elle ? En quoi l’avenir de l’Humanité va-t-il se jouer entre ces forces adverses ?
Dans un grand fracas d’ailes, les vents se forment et les tempêtes s’agrègent entraînant le destin des hommes dans leur sillage.

Antoine Franck Lune aime les récits palpitants et souhaite amener les lecteurs à voyager au travers de ses rêves. Usant autant de son imagination que de sa carrière militaire, il vous convie dans une danse folle d’actions et d’émotions.


En plus de ce diptyque Jamais les ailes ne se brisent, A.F. Lune est l’auteur d’un planet-opera Éternelle Odyssée (éditions Noir d’Absinthe). Il a aussi participé à plusieurs anthologies aux éditions Rivière Blanche, Otherland, Arkuiris, et API, ainsi qu’à un dictionnaire de la SF chez Noir d’Absinthe.

Plus d’informations sur l’Instagram et le Facebook de l’auteur.

L’Église de l’Évangile de la Néonativité a découvert un vaccin permettant une longue vie. Celui-ci est exclusivement donné aux personnes âgées qui acceptent de quitter la Terre pour coloniser Mars sous sa protection.
Mais quels sont les véritables buts de cette Église ? Quelle est cette compagnie de mercenaires censément disparue cinquante ans plus tôt et qui se dresse face à elle ? En quoi l’avenir de l’Humanité va-t-il se jouer entre ces forces adverses ?
Dans un grand fracas d’ailes, les vents se forment et les tempêtes s’agrègent entraînant le destin des hommes dans leur sillage.

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Extrait 1

Suivant Martin, Liandro se demandait de plus en plus ce que cachait la haute stature de son ami. Ils se retrouvèrent en arrière du groupe et l’étrange monsieur Fleur s’assit par terre. Elsa fit de même alors que Liandro restait debout comme la plupart des nouveaux arrivants. À la droite de leur petite bande, une agitation commença à se former, attirant l’attention des soldats. Curieux, il trouva qui en était la source : les trois diables de leur cabine discutaient âprement avec un officiel, et des gardes se dépêchèrent sur leurs ordres dans la salle. Les premiers revinrent rapidement en amenant une Nathalie et une Nadège paniquées au bout de leurs canons. Il vit Hans mettre une claque à Nathalie tandis que Howard attrapait Nadège par la taille et la collait contre lui d’un air gourmand. Le silence se fit dans la salle.

— Celle-là est à moi, l’autre à mon ami.

Puis, s’adressant aux soldats, Hans donna leurs trois noms. Une boule se forma dans la gorge de Liandro.

— Quoi qu’il se passe, Elsa, Liandro, ne bougez pas. Pour elles, on ne peut rien faire…

Stupéfié par la scène, il n’avait pas entendu Martin se lever et se placer à ses côtés. Deux gardes, une tablette à la main, vinrent dans la direction de leur groupe. Puis, l’un des deux s’adressa d’une petite voix à l’officiel qui les avait enrôlés.

— Bird, envoie-nous ces trois-là s’il te plaît, on t’en donne trois autres.

Le dénommé Bird s’approcha de son interlocuteur en le poussant de son ventre. Tout dans son attitude représentait une menace.

— Pourquoi est-ce que je te rendrais ce service ?

— Bird, s’il te plaît, on t’en file quatre à la place.

— Non ! J’en ai perdu trop ces derniers temps, j’ai besoin de compléter mes effectifs avec de la qualité.

Pendant la petite discussion, Hans s’était avancé. Bousculant le garde, il prit un air méchant et, crachant ses mots, s’adressa avec morgue à Bird :

— Écoute-moi, gros lard : je suis le nouveau superviseur du bloc vingt-deux, et un ami personnel du chef de la sécurité d’EDEN. Je ne suis pas comme toi un vulgaire adjoint de secteur, alors tu me refiles l’Orang-Outan, la salope et son copain, ou ça va mal se passer !

Les yeux du garde s’écarquillèrent.

— Il n’aurait pas dû dire ça…

À peine Martin eut-il le temps de chuchoter ces mots que le dénommé Bird décochait son poing avec célérité et cueillit Hans dans le creux du plexus puis, pendant que celui-ci s’étouffait sous l’impact, son agresseur lui mit les doigts dans les narines et les crocheta pour l’attirer à lui.

— « Ça va mal se passer », pour moi ou pour toi ? T’as pas été assez explicite, j’trouve.

Négligemment, il leva la jambe et fourra son genou dans les parties sensibles de Hans. Il lui lâcha le nez et l’autre se retrouva affalé par terre, en proie aux plus vives douleurs. Bird essuya le sang qui maculait ses doigts sur la chemise de sa victime et lui sourit.

— Je suis aussi superviseur, mon mignon. Il se trouve qu’aujourd’hui je n’ai pas envoyé mes adjoints. T’peux toujours t’plaindre au chef de la sécurité, il sait qui j’suis, et m’étonnerait qu’il souhaite venir me gronder. La prochaine fois j’t’arrache l’oreille, pour ma collection. P’tit con !

Les deux gardes n’attendirent pas et prirent Hans sous les aisselles pour le porter vers la sortie de la pièce, suivis de Howard et Mathieu qui tenaient fermement Nadège et Nathalie.

L’Église de l’Évangile de la Néonativité a découvert un vaccin permettant une longue vie. Celui-ci est exclusivement donné aux personnes âgées qui acceptent de quitter la Terre pour coloniser Mars sous sa protection.
Mais quels sont les véritables buts de cette Église ? Quelle est cette compagnie de mercenaires censément disparue cinquante ans plus tôt et qui se dresse face à elle ? En quoi l’avenir de l’Humanité va-t-il se jouer entre ces forces adverses ?
Dans un grand fracas d’ailes, les vents se forment et les tempêtes s’agrègent entraînant le destin des hommes dans leur sillage.

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Extrait 1

La navette était en phase de décélération. Bientôt, ils atteindraient le lieu secret où devait se tenir le bal. Elle avait eu l’autorisation de s’y rendre avec son jet privé, mais avait dû pour cela s’arrêter à l’aérogare de Marseille pour qu’un pilote de l’Église prenne en charge son appareil. Heureusement pour elle, les systèmes cachés dans son jet n’étaient accessibles qu’à partir d’une interface amovible, un simple Link-Head, que portait Monsieur Vincent. Le pilote ne pourrait pas les découvrir.
Seuls Monsieur Vincent et elle avaient pu venir au grand évènement de l’EEN. Et encore, son garde du corps devrait rester dans la navette pendant toute la durée de la célébration. Ce qui était conforme à ce qu’elle souhaitait. Ils avaient décollé de Marseille, puis avaient fait une percée jusqu’à une mise en orbite. Là, ils avaient été pris en compte et escortés par deux vedettes de l’Église. Puis, le vol s’était poursuivi dans l’espace proche de la Terre jusqu’à ce qu’ils arrivent en vue de la Flotte de l’EEN. Au milieu de celle-ci se tenait une nef de plus de huit cents mètres de long, pour plus de cent cinquante mètres de large. Le plus gros navire qu’elle ait vu jusqu’à aujourd’hui. Il ressemblait à une immense colonne. C’était le premier vaisseau qu’elle découvrait avec des décorations. Des lettres gigantesques et lumineuses flamboyaient sur la coque qui leur faisait face : « Lance de Dieu ». On ne pouvait se tromper sur le nom du navire ! D’autres dessins parcouraient toute sa longueur : des anges semblaient en sortir tenant dans leurs mains une épée et une croix. Sarah n’avait pas de doute sur la raison d’être de ces symboles. L’Église voulait en mettre plein la vue, comme lorsque les chrétiens avaient construit les premières cathédrales. Malgré elle, elle dut s’avouer qu’ils s’y prenaient plutôt bien. Sarah nota aussi que le monstre était indubitablement conçu pour le combat : plusieurs superstructures de forme sphérique devaient être des senseurs, antennes de transmission et autres scanners longue portée, et un nombre conséquent de batteries de canons couvrait le haut du flanc.
Elle entendit Monsieur Vincent murmurer :
— Incroyable ! Cette chose est sans doute capable de faire face seule à une flotte du FFPS !
Plusieurs gouffres béants s’ouvraient dans le ventre du béhémoth et son jet se dirigea vers l’un d’eux. Ils arrivèrent dans un énorme hangar et la navette, harponnée par des amarres à tête magnétique, se posa. La porte donnant vers l’espace se ferma et quelques minutes plus tard, le pilote de l’Église sortit du cockpit. Il s’avança vers elle. Sarah le fixa, puis regarda tout autour. L’apesanteur avait cessé. Elle croyait que cette technologie n’existait que sur L’Ulysse. Sa stupeur fit sourire le fidèle.
— Madame, nous sommes arrivés. Je ne doute pas que vous allez découvrir de merveilleuses autres surprises sur le navire amiral de l’Église de la Néo-nativité. Le hangar sera bientôt mis en pression.
Elle n’avait pas eu besoin de rentrer dans son rôle pour paraître étonnée. Elle l’était. Si son père ne lui avait pas donné de détails sur la situation, elle se serait demandé où se trouvait le chantier capable de créer un tel vaisseau.
Quelques minutes plus tard, la porte du jet s’ouvrit et la rampe se déplia depuis sa navette. Le pilote lui fit signe avec respect qu’elle pouvait descendre. Monsieur Vincent regarda vers le hangar et hocha la tête.
Sarah suivit le pilote en s’appuyant sur la rambarde. Il lui prit la main pour l’aider sur la dernière marche et se trouva face à son comité de réception : dix soldats de l’EEN en tenue d’apparat lui firent l’honneur des armes pendant qu’un homme lui aussi vêtu de l’uniforme de cérémonie de l’Église venait vers elle. Il lança un bref coup d’œil au pilote, qui se pressa de partir vers le fond du hangar. L’officier dirigea son regard vers elle.
— Bonjour, chère Aurélie. Excusez-moi, je peux vous appeler ainsi, vous n’y voyez pas d’inconvénient ?
La voix de John Evening avait fini sur une fausse interrogation. Elle fit l’effort de lui sourire.
— Non, cher monsieur. Cher John.
Les lèvres de son vis-à-vis se retroussèrent en un rictus.
— Je suis heureux de vous retrouver ici. Laissez-moi vous accompagner jusqu’au lieu de la réception.
Il lui tendit le bras. Sarah le lui prit et sentit un frisson désagréable la parcourir à son contact. Le pire se trouvait dans l’attitude de son hôte : son regard sans expression était fixe et son sourire s’ouvrait vers des pensées gourmandes.